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Sécurité alimentaireAfrique

La sécheresse menace la Corne de l'Afrique

Avec agences
30 janvier 2023

Depuis 2020, selon l'Onu, 22 millions de personnes seraient menacées par la faim, victimes d'une sécheresse historique dans la Corne de l'Afrique.

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Des enfants et leur mére dans un camp près de Mogadiscio (septembre 2022)
Une famille somalienne atteinte de famine dans un camp de déplacés, près de MogadiscioImage : Farah Abdi Warsameh/AP/dpa/picture alliance

Selon le Programme alimentaire mondial, en près de deux ans, le nombre de personnes en situation de détresse alimentaire a presque doublé dans la Corne de l'Afrique. Cette pénurie s’explique par la sécheresse qui touche la pointe est du continent africain depuis plusieurs mois.
Dans cette région où la population vit majoritairement de l'élevage et de l'agriculture, près de six millions de personnes se trouvent aujourd'hui en situation d’insécurité alimentaire aiguë en Somalie. C’est le double en Ethiopie tandis que plus de quatre millions de Kényans sont dans la même urgence, toujours selon l'Onu.    

"En raison de la sécheresse, mon enfant n'a pas reçu de soins médicaux appropriés. Nous étions trop occupés à faire face à la sécheresse, à sauver le bétail et à penser à la survie de la famille. Tous ces problèmes ont détérioré l'état de santé de mon enfant", se lamente  Dhool Ali Duale, une Somalienne, témoigne de la gravité de la situation.

Une jeune fille déplacée par la sécheresse passe devant les carcasses de chèvres en décomposition
La famine n'épargne pas non plus les animauxImage : Sally Hayden/ZUMA Wire/IMAGO

"Lorsque la mère est dénutrie, elle peut avoir un enfant souffrant aussi de malnutrition. Lorsqu'elle est enceinte, elle peut souffrir de malnutrition, elle peut donner naissance à un enfant souffrant de malnutrition. Ses seins n'ont pas assez de lait. Quand il y a une sécheresse, la diarrhée peut survenir et après la diarrhée, ce sera le tour de la malnutrition", ajoute  Abdulahi Muhammud, le directeur médical de l'hôpital de Gode, dans le sud-est de l’Ethiopie. 

Des mesures urgentes

Pour l’instant, les seuils nécessaires pour déclarer une famine n'ont pas été officiellement atteints, notamment grâce à une mobilisation financière survenue à la fin de l’année dernière. 

Mais sans une amplification de la réponse humanitaire, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Ocha, a prévenu que, je cite : "une famine devrait se produire entre avril et juin 2023 dans le sud de la Somalie parmi les populations agropastorales des districts de Baidoa et Burhakaba, et parmi les populations déplacées dans la ville de Baidoa et à Mogadiscio". 

Des Ethiopiens font la queue pour recevoir l'aide distribuée dans le cadre d'un projet financé par l'Union européenne (UE), dans la zone Shinile
L'Union européenne (UE) et d'autres institutions internationales apportent de l'aide alimentaire, mais c'est encore insuffisantImage : Mulugeta Ayene/AP/picture alliance

La Corne de l'Afrique est l’une des régions les plus touchées par le changement climatique et la sécheresse actuelle a forcé près de deux millions de personnes à fuir pour trouver de l'eau et de la nourriture. 

La sécheresse est causée par un enchaînement de cinq saisons des pluies défaillantes depuis fin 2020, du jamais vu depuis au moins 40 ans.

En 2011, la dernière famine dans la région avait fait 260.000 morts en Somalie. La moitié des victimes étaient des enfants de moins de six ans.

À peine un peu plus de la moitié des 5,9 milliards de dollars réclamés par l'Onu pour faire face à cette crise humanitaire ont été jusqu’alors financés. En 2017, une mobilisation humanitaire précoce avait permis d'éviter une famine en Somalie.

Une rue de la capitale Antananarivo inondée en février 2022
Une rue de la capitale malgache Antananarivo inondée en février 2022Image : Sitraka Rajaonarison/Xinhua News Agency/picture alliance

Et puis à Madagascar, vingt-cinq personnes ont été tuées, 21 portées disparues et quelque 38.000 déplacées après le passage la semaine dernière d'une tempête tropicale dans le nord-est du pays.

La tempête du 19 janvier, baptisée Cheneso, a provoqué des inondations et une coupure des routes menant à la capitale, Antananarivo. Elle s'était même temporairement transformée en cyclone tropical avec des vents de 118 à 166 kilomètres à l'heure, avant de baisser d'intensité.