La Russie, depuis son retour effectif sur le continent africain, continue de renforcer sa coopération : politique, économique et militaire. Mais celle-ci est officielle et officieuse, par le biais de sociétés militaires privées, telle Wagner. Cette présence en Afrique suscite espoir, craintes et inquiétudes.
Moscou a officialisé son intérêt à l’Afrique, lors de la visite de Vladmir Poutine, en 2006, en Afrique du Sud. En 2009, la visite a été suivie par son successeur, Dmitri Medvedev dans cinq pays : Namibie, Angola Nigeria, et Égypte.
Vladimir Poutine (à gauche), au cours d'un point de presse avec Thabo Mbeki, à Cape Town en septembre 2006
Désormais, notre devoir est de rattraper tout ce qui a été perdu, avait-il déclaré, résumant les intentions restées jusque-là cachées de son pays. La crise en Ukraine en 2014, avec l’annexion par la Russie de la Crimée a précipité le rapprochement de Moscou avec le continent africain.
Selon une étude publiée par l'Institut français des relations internationales (Ifri) la coopération sécuritaire est historiquement l’un des éléments les plus importants de la collaboration entre la Russie et les pays africains.
Ainsi, ajoute l’étude, entre 2014 et 2021, la fédération de Russie a signé dix-neuf accords de coopération militaro-technique avec des pays africains, tels : l’Angola, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Tchad et la République centrafricaine. Problème, en RCA, cette coopération militaire est officielle et officieuse, avec notamment l’intervention de la société militaire privée russe, dénommée "Wagner", que beaucoup qualifient de mercenaires, quoique le mercenariat soit interdit en Russie.
La présence Russe sur le Continent Africain constitue-t-elle une menace pour les ex-puissances coloniales, notamment la France ?
Vladimir Poutine (au centre), en compagnie de dirigeants africains, lors du premier sommet Russie-Afrique à Sotchi en octobre 2019
Quelle est la stratégie Russe en Afrique ? Quels sont les gains de cette coopération pour les populations ? Des problématiques qui ont été débattus par nos invités cette semaine, sous l'Arbre à Palabres:
-Bassirou Ben Doumbia, juriste, auditeur en Global Public Policy à la School for oriental and african sciences de la London University.
-Thierry Vircoulon, coordonnateur de l'Observatoire de l'Afrique australe et centrale à l'Institut français des relations internationales (IFRI).
-Et Adama Gaye, écrivain, homme politique et analyste sénégalais.
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