L’illustratrice libanaise Zeina Abirached cherche à apprivoiser par le biais de la bande-dessinée Beyrouth et les fantômes de la guerre civile.
Zeina Abirached a publié quatre bande-dessinées. Toutes sans exception parlent de Beyrouth, sa ville natale – et toutes sont en noir et blanc. La dessinatrice libanaise est née en pleine guerre civile en 1981, elle a vécu tout près de la « ligne verte », cette zone de démarcation qui séparait à l’époque les quartiers chrétiens à l’est des quartiers musulmans à l’ouest de la ville.
Avant, une maison d’édition berlinoise spécialisée dans les romans graphiques vient de publier un premier album en allemand de l’illustratrice: « Partir, mourir, revenir. Le jeu des hirondelles ». L’occasion pour Zeina Abirached de venir à Berlin pour présenter son travail.
Dans « le jeu des hirondelles», Zeina Abirached décrit avec beaucoup d’humour son enfance pendant la guerre. Elle raconte une nuit à Beyrouth est en 1984, une sorte de huis clos dans l’appartement de ses parents où se réunissaient sa famille et les voisins pendant les bombardements. La guerre, on ne la voit pas ou à peine dans « Le jeu des hirondelles ». Mais on sent toute la gravité et la tension de ce conflit. La petite Zeina et son frère attendent avec angoisse le retour de leurs parents en visite chez leur grand-mère qui habitait quelques rues plus loin.
Le coup de crayon de Zeina Abirached est très épuré et poétique. La dessinatrice parle d’un « style par défaut », elle raconte qu’elle s’est débarrassée de tout ce qui n’était pas indispensable et donc de la couleur parce qu’au début, elle ne savait pas assez bien dessiner…
Après des études à l’Académie libanaise des Beaux-Arts, la dessinatrice habite désormais à Paris.