Vers un nouveau mode de transmission du pouvoir en Afrique francophone ? | PROGRAMME | DW | 23.04.2021
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PROGRAMME

Vers un nouveau mode de transmission du pouvoir en Afrique francophone ?

Au Tchad, la désignation de Mahamat Déby pour diriger la transition après le décès de son père relance le débat au sujet des modes de dévolution du pouvoir dans certains pays africains.

Les Tchadiens ont rendu un dernier hommage ce vendredi à leur président décédé en début de semaine, selon la version officielle des suites de blessures subies au front dans le nord du Tchad contre des rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT).

 La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs chefs de l'Etat, dont le français Emmanuel Macron, qui a réuni une douzaine de chefs d'État dans la capitale tchadienne, dont ceux des quatre autres pays du G5 Sahel : Mali, Niger, Burkina Faso et Mauritanie. Le président français Emmanuel Macron et ses homologues des pays du Sahel ont promis leur soutien à la junte militaire pour préserver la "stabilité" de leur allié stratégique dans la lutte contre les jihadistes dans la région.

Conseil militaire de transition

Dès l’annonce du décès du président tchadien, l’un de ses fils, Mahamat Idriss Déby, général de corps d'armée âgé de 37 ans et jusqu'alors commandant de la Garde républicaine, la redoutable garde prétorienne du régime, a été désigné président du Conseil militaire de la transition (CMT) et qui dispose des pleins pouvoirs, même s’il a promis l’organisation des élections "libres et démocratiques" dans un an et demi avec la possibilité de prolonger une seule fois la transition. Dévolution monarchique du pouvoir.

Dévolution patriarcale du pouvoir ?

Le président Faure Gnassingbé Ia succédé en 2005 à son père, le général Gnassingbé Eyadéma

Le président Faure Gnassingbé Ia succédé en 2005 à son père, le général Gnassingbé Eyadéma

La désignation de Mahamat Idriss Déby à la tête du Conseil militaire de transition (CMT) est fortement contestée au Tchad. L’opposition et la société civile estime qu’il s’agit d’un "coup d'État institutionnel". C’est pourquoi, elle exige la dissolution du CMT et son remplacement par un organe qui sera dirigé par des civils. Le choix porté sur le fil du défunt président tchadien rappelle le mode d’accession au pouvoir au Togo, en RDC et au Gabon, où les dirigeants de ces pays ont été remplacé par leurs enfants, même si ce n’est pas dans les mêmes conditions.

Le dernier exemple du Tchad ne risque-t-il pas de faire jurisprudence ? L’Afrique noire francophone devrait-elle désormais s’habituer à ce type de dévolution familiale du pouvoir ?

Le président Ali Bongo Ondimba a succédé à son père, Omar Bongo en 2009

Le président Ali Bongo Ondimba a succédé à son père, Omar Bongo en 2009

Eric Topona en discute avec ses invités dans le magazine sous l’Arbre à Palabre :

-Baïdessou Soukolgué, directeur Pays de l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA-BURUNDI)

-Me Mamadou Ismaïla Konaté, avocat, ancien Garde des sceaux, ministre de la Justice du Mali

-Fabbi Kouassi, journaliste togolaise

-Marc Ona Essangui, président du mouvement "Tournons la page"