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Le nombre de déplacés internes augmente dans le monde

Carole Assignon
14 mai 2024

75,9 millions de personnes qui ont été obligées de se déplacer à l'intérieur de leur pays en 2023 selon l'Observatoire des situations de déplacement interne.

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Des déplacés dans le camp de Rafah dans la bande de Gaza
Selon l'IDMC, le nombre de déplacés internes dans le monde s'élevait à 75,9 millions fin 2023Image : Haitam Imad/EPA

Les conflits au Soudan, à Gaza ou encore en République démocratique du Congo sont autant de crises qui ont fait que le nombre de personnes déplacées, à l'intérieur de leur pays, a atteint ce niveau record de 75,9 millions, à la fin de l'année 2023, selon l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC).

Les crises dans ces trois pays seraient ainsi à l'origine de près des deux tiers des nouveaux mouvements de personnes provoqués par des conflits en 2023.

En 2021, le nombre de déplacés internes était de 71,1 millions dans le monde.

Des facteurs aggravants

Dans son rapport annuel publié ce mardi 14 mai à Genève, l'IDMC précise que le nombre de déplacés internes a bondi de 50% au cours des cinq dernières. 

"Nous voyons années après années que nous avons un chiffre plus élevé de personnes déplacées à cause des conflits et de la violence. Cela est dû principalement a deux facteurs, le premier est que nous avons chaque année des nouveaux conflits ou des nouvelles vagues de violence qui forcent les personnes à quitter leurs domiciles. Ces millions de personnes qui on été nouvellement déplacées en 2023 viennent s'ajouter à des millions d'autres qui étaient déjà déplacées depuis des années voir même des décennies", explique à la DW Christelle Cazabat, responsable des programmes de l'IDMC.

Selon l'Observatoire des situations de déplacement interne, près de la moitié de toutes les personnes déplacées vivent en Afrique subsaharienne.

Des femmes déplacées dans un camp de réfugiés
Près de la moitié des déplacées internes vivent en Afrique subsaharienneImage : Etienne Mainimo/dpa/picture alliance

Le Soudan, qui est actuellement en guerre, compterait ainsi le plus grand nombre de personnes déplacées jamais enregistré dans un seul pays depuis 2008. Ils seraient quelque 9,1 millions.

En 2023, six millions de déplacements forcés de personnes ont eu lieu en raison des violences au Soudan, soit plus qu'au cours des 14 années précédentes réunies.

Il s'agit du deuxième plus grand nombre de mouvements forcés en un an, après les 16,9 millions enregistrés en Ukraine, en 2022, signale l'organisation.

En RDC, autre pays en crise, les violences des groupes armés obligent depuis des années maintenant des milliers de personnes à fuir leur localité. Le pays compterait désormais environ six millions de déplacés internes.

Dans la bande de Gaza, où les soldats israéliens et les combattants du Hamas s'affrontent, on estime à plus de 1,7 million le nombre de Palestiniens déplacés internes à la fin de 2023.

Une reconstruction difficile

L'Observatoire des situations de déplacement interne indique par ailleurs qu'au cours des deux dernières années, un nombre alarmant de personnes ont été obligées de fuir leur foyer en raison de conflits et de la violence, même dans les régions où la tendance s'améliorait.

Un homme et un enfant au milieu des décombres après le tremblement de terre en Turquie
Les catastrophes naturelles comme le tremblement de terre en Turquie peuvent aussi obliger des milliers de personnes à se déplacerImage : Ozge Elif Kizil/AA/picture alliance

Ils seraient ensuite des millions à tenter de reconstruire leur vie, un processus qui s'étend souvent sur plusieurs années. Selon Christelle Cazabat " c'est très compliqué particulièrement dans le cas de personnes qui sont obligées de se déplacer plusieurs fois." Elle explique par ailleurs que les personnes peuvent être obligées de se déplacer en raison "de conflits ou de violences mais aussi elles peuvent être affectées ensuite par des catastrophes". La combinaison de tous ces facteurs peut augmenter la vulnérabilité des personnes déplacées précise Christelle Cazabat. 

Outre la violence, les personnes qui fuient le font également en effet en raison des catastrophes naturelles. C'est le cas par exemple en Chine ou encore en Turquie.

Selon ce même rapport, sur les 26,4 millions de déplacements forcés dus à des catastrophes, un tiers ont eu lieu dans ces deux pays, en raison de phénomènes météorologiques violents et de tremblements de terre de grande ampleur.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique