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Ali Bongo et la présidentielle 2023 au Gabon

14 mars 2022

Le président gabonais a déclaré être remis de son AVC de 2018. Ali Bongo promet aussi une "victoire franche" de son parti à la présidentielle de 2023.

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Un Ali Bongo amaigri mais en forme, ce 12 mars, à Libreville
Un Ali Bongo amaigri mais en forme, ce 12 mars, à LibrevilleImage : Steeve Jordan/AFP

Une "victoire franche" aux élections de 2023 : c'est la promesse faite par le président du Gabon, Ali Bongo, samedi, à Libreville devant des centaines de membres rassemblés pour célébrer le 54ème anniversaire du Parti Démocratique Gabonais (PDG) au pouvoir.

Le chef d'Etat gabonais en a profité pour affirmer qu'il était "totalement" remis de son AVC de 2018. Deux annonces qui suscitent depuis, une levée de boucliers au sein de l'opposition et une partie de la société civile gabonaise.

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Rester au pouvoir

C'est avec un large sourire et un regard vif que le président Ali Bongo Omdimba a annoncé qu'il était prêt à se lancer dans une nouvelle bataille pour garder son fauteuil qu'il occupe depuis la mort de son père Omar Bongo, qui régna sans partage 41 ans et demi sur le Gabon.

Ali Bongo n'a pas dit officiellement qu'il serait candidat. Mais ces propos tenus devant des centaines de membres de son parti ne laissent aucun doute, disent certains, à l'instar de l'opposant Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi du collectif Appel à agir qui estime : "Ce n'est pas le malade qui dit qu'il est guéri, c'est le médecin qui dit que le malade est guéri".

Ali Bongo lors du meeting du PDG, le Parti démocratique gabonais, le 12 mars 2022
Ali Bongo lors du meeting du PDG, le Parti démocratique gabonais, le 12 mars 2022Image : Steeve Jordan/AFP

Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi reste dubitatif. Il pense que le fait "qu''Ali Bongo vienne dire qu'il est guéri prouve qu'il ne l'est pas".

Quant à la prochaine élection présidentielle, prévue en 2023, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi juge que "venir annoncer avec certitude qu'on l'emportera, c'est montrer que la seule obsession d'Ali Bongo, et de ceux qui lui font dire ça, est de rester au pouvoir. L'état dans lequel se trouve le Gabon n'est pas leur préoccupation." 

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Interventions publiques

Il y a encore un peu plus d'un an, Ali Bongo ne voyageait pas, ne parlait jamais en direct et peinait manifestement à prononcer des discours enregistrés à l'avance.

Mais à mesure que son entourage assurait qu'il serait le candidat du PDG à la présidentielle en 2023, Ali Bongo multipliait aussi les visites officielles et les interventions publiques à l'étranger.

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Gouvernement de l'ombre

Pourtant, Marc Ona de la société civile, estime que le Gabon n'est pas dirigé par Ali Bongo mais par un petit groupe de personnes qui ont intérêt que celui-ci reste au pouvoir.

"Depuis que Ali Bongo est tombé malade, les Gabonais n'ont jamais été convaincu de sa capacité à gérer le pays. Et nous avons demandé qu'un Certificat médical soit présenté, qui prouve que Ali Bongo est encore en capacité de conduire les affaires du pays. Ce certificat médical a été refusé."

Elu en 2009 à la mort de son père, Ali Bongo a été déclaré réélu en 2016 dans un scrutin très controversé.

Cette victoire est toujours contestée par l'opposant Jean Ping qui accuse le camp au pouvoir d'avoir confisqué le pouvoir.