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Au Tchad, la campagne électorale comme source de revenus

Blaise Dariustone
19 avril 2024

Impressions d'affiches, travail dans les QG des partis : de nombreux jeunes tentent de profiter de la campagne électorale pour gagner un peu d'argent.

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Une rue de N'Djamena
La transition de 18 mois avait été prolongée de deux ans au TchadImage : Denis Sassou Gueipeur/AFP

Au Tchad, la campagne électorale en vue du scrutin présidentiel du 6 mai prochain se poursuit. Ce sont au total dix candidats, dont une seule femme, qui sillonnent le pays depuis le 14 avril, afin de convaincre les électeurs de voter pour eux. Un scrutin censé mettre fin à la transition militaire de trois ans qui dure depuis la mort de l'ancien chef de l'Etat, Idriss Déby Itno. Et en marge de cette campagne, des jeunes essayent de faire de petites affaires. 

Les rues de N'Djamena, la capitale tchadienne, ont pris les couleurs des différents partis politiques depuis bientôt une semaine. Tout au long des artères de la ville sont implantés des bureaux de soutien aux différents candidats, dirigés par des jeunes qui sont les plus courtisés par les formations politiques.  

Engagement apolitique 

Ces jeunes sont souvent sollicités pour l’animation de ces bureaux de soutien. Ils doivent également jouer le rôle d’ambassadeurs auprès d’autres jeunes électeurs.  

En contrepartie, ils reçoivent un petit salaire, comme l’explique Irène Yomadjal, une étudiante rencontrée dans un bureau de soutien au quartier Walia, dans le neuvième arrondissement.  

Ecoutez le reportage à N'Djamena...

Selon Irène, "ce sont tous les jeunes qui se débrouillent en cette période de campagne. Ce n’est pas forcément par conviction politique, mais si ça peut nous permettre de payer le savon, pourquoi pas ? Moi, ce sont les amis qui m’ont invitée à faire partie de ce bureau de vote. Et on nous donne un peu d’argent pour nous maintenir". 

T-shirts et banderoles 

Les imprimeurs, infographes et graffitistes profitent aussi de la campagne. Rodrigue Alladoum, détenteur d’une petite imprimerie implantée chez lui au quartier Moursal, assure que "c’est vraiment une bonne période de business. Le chiffre d’affaires que j’ai réalisé en une semaine dépasse de loin mes revenus de deux à trois mois. Ici, j’imprime pour tous les partis politiques. Nous produisons jusqu’à 500 tee-shirts et une centaine de banderoles par jour". 

Outre les jeunes, les personnes âgées, dont des ministres et anciens ministres, se joignent à ces activités. Certains louent une partie de leur domicile pour l’ouverture de bureaux de soutien, d’autres sont même propriétaires de cellules de soutien créées à l’occasion de cette campagne partout dans la ville.