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Le Bénin reçoit des doses de vaccins contre le paludisme

Rodrigue Guézodjè
19 janvier 2024

Plus de 200.000 doses de vaccins RTS,S ont été livrées lundi (15.01) dans un pays où le paludisme demeure la principale cause de consultation médicale. Reportage.

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Doses de vaccins RTS,S dans un comté du Kenya (13.09.2029)
Le vaccin Mosquirix (ou encore RTS,S) est le premier vaccin antipaludique au monde dont il a été démontré qu'il offrait une protection partielle contre le paludisme chez les jeunes enfantsImage : Brian ONGORO/AFP

Un petit voyage à bord d'une barque motorisée sur le lac Nokoué nous conduit à Sô Tchanhoué, à une vingtaine de kilomètres de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Ici, la plupart des habitations sont construites sur pilotis, mais certaines infrastructures sont érigées sur des petites portions de terre ferme.

"Du 1er janvier au 31 décembre, on ne fait que parler du paludisme. Seulement, il y a des périodes où ça s'accentue vraiment. Quand il n'y a pas la crue, il y a des parties qui continuent toujours de vivre sous l'eau. Donc tout ça favorise l'extension des larves de moustique."

Les enfants, premières victimes

Modeste Kingbo nous introduit dans l'une des salles d'hospitalisation, où presque tous les lits sont occupés par des enfants atteints de la maladie.

"Ici, par exemple, c'est Mirabelle Gbénou, que nous avons transfusée hier. Vous avez vu, la coloration (de ses yeux) n'est pas bonne malgré une poche de sang", explique Modeste Kingbo. 

Ecoutez le reportage de Rodrigue Guézodjè, le correspondant à Cotonou

"Elle doit avoir cinq ans... A l'image donc de tous les enfants qui sont exposés ! L'enfant est plus vulnérable que l'adulte."

La mère de Mirabelle indique à la DW que sa fille est "vraiment affectée par le paludisme, avec une inquiétante anémie, et elle ne pouvait même pas manger ni se lever. Mais depuis que j'ai eu le réflexe de l'emmener ici, j'ai vu que ma fille se sent vraiment beaucoup mieux. Je rends grâce à Dieu..."

Martinet Aurel Aïtchédji a dirigé pendant plusieurs années ce centre de santé à vocation humanitaire. Il explique que les enfants sont plus exposés au paludisme en raison d’un manque de prémunition formelle.

"Il y a le taux d'agressivité des vecteurs, le rythme des piqûres… tout ça explique le fait que ces enfants hébergent dans le sang le parasite du paludisme qu'on appelle le trophozoïte et qu’ils sont plus vulnérables."

La vaccination prendra encore du temps

Avec les 215.900 doses de vaccins antipaludiques, les populations et les personnels soignants espèrent, comme les dirigeants du pays, voir la lutte contre cette maladie couronnée de succès et le taux de mortalité des enfants réduit.

Pour cela, la campagne de vaccination sera très vite lancée, a promis Benjamin Hounkpatin, le ministre de la Santé.

"L'administration du vaccin antipaludique dans les localités à grande endémicité permettra non seulement de contrôler la maladie, mais surtout de sauver des dizaines de milliers de vies chaque année."

Et ce serait surtout pour le bonheur des enfants.