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L'OMS reste prudente sur les médecines traditionnelles

12 mai 2020

Covid-Organics, Fagaricine ou Apivirine ? En Afrique, la liste des médicaments traditionnels contre le Covid-19 se rallonge. Mais l'OMS souhaite une certification scientifique.

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Dans la cour d'un lycée malgache, les élèves attendent de recevoir leur potion de Covid Organics (Archives - 22.04.2020)
Dans la cour d'un lycée malgache, les élèves attendent de recevoir leur potion de Covid Organics (Archives - 22.04.2020)Image : picture-alliance/dpa/L. Bezain

"Il n'y a pas d'évidence et c'est là, la difficulté pour ces médicaments" - (Michel Yao, OMS Afrique)

Quel traitement face à la pandémie de Covid-19 ? La question agite les milieux scientifiques à travers le monde. Et l'Afrique n'entend pas rester en marge. Des initiatives locales ne cessent d'être révélées dans différents pays.

La liste des produits dont l'efficacité est vantée contre le coronavirus ne cesse de se rallonger. Toutes les inventions et traitements à base de recettes traditionnelles ne jouissent cependant pas du même degré de reconnaissance.

Madagascar vante les mérites de son innovation

Plusieurs pays, dont le Tchad, la Guinée-Bissau, la Guinée équatoriale, le Niger ou la Tanzanie ont reçu livraison du Covid-Organics de Madagascar.

La semaine dernière, au Gabon, une équipe de spécialistes a présenté à la presse la Fagaricine. Le produit est censé être le fruit d'une coopération entre médecins modernes et tradipraticiens.

Au Cameroun, l'Archevêque herboriste de Douala, Mgr Kleida, a annoncé, également la semaine dernière avoir déjà guéri environ 500 patients de COVID-19.

L'OMS prudente, veut des preuves

La multiplication des initiatives de traitement, parallèlement à la recherche de vaccins au plan mondial a poussé l'Organisation mondiale de la Santé à réagir.

Selon Michel Yao, chargé de la réaction d'urgence au bureau régional Afrique de l'Organisation mondiale de la santé, "l'OMS pense qu'il s'agit possiblement d'innovations. Mais ce sont des innovations à prendre avec des pincettes parce qu'il n'y a pas d'évidences et c'est là la grosse difficulté pour ces médicaments traditionnels pour lesquels on a des recommandations de pays ou d'autorités sans qu'on puisse savoir quelle est l'efficacité réelle de ces médicaments, et si ces médicaments sont inoffensifs pour la santé humaine" .

Lire aussi →L'Apivirine un traitement contre le coronavirus

L'OMS renvoie à une résolution adoptée en 2000 et qui préconise notamment que les produits soient homologués suivant des normes internationales à la base d'un protocole de recherche strict et qu'ils soient soumis à des tests, ainsi qu'à des essais cliniques.

Äthiopien Haramaya University, Forschung Chaya-Pflanze
Des chercheurs éthiopiens de l'Université Haramaya lors d'une recherche scientifique (Archives - 23.01.2019)Image : DW/M. Teklu

Aubaine pour les chercheurs africains

La prudence claire de l'Organisation mondiale de la Santé ne se retrouve pas dans les prises de position de l'ONG "Médecins Sans Frontières" (MSF) présente dans de nombreux pays africains.

Pour MSF, cette crise sanitaire devrait permettre aux Africains de développer des méthodes sanitaires propres. Même si cette ONG ne le dit pas expressément, on y voit une tendance allant plutôt dans le sens d'encourager les initiatives similaires à celles mises en avant dans plusieurs pays, face à l'ennemi invisible qu'est le Covid-19.

Ces réactions combinées confirment dans tous les cas l'existence d'un potentiel de riposte anti-virale sur la base de plantes médicinales. Cela a été démontré il y a de nombreuses années en Afrique du Sud face au VIH-Sida. 

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum