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Le Gabon discute de l'avenir des leaders du régime Bongo

Sidella Nymane
3 avril 2024

Le dialogue national a été lancé ce mardi dans la capitale Libreville. Pendant un mois, près de 600 personnes discuteront d’une profonde réforme du pays.

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General Brice Oligui Nguema à Libreville
Les travaux du dialogue "inclusif" ont été lancés par le président de la transition Brice Oligui NguemaImage : AFP/Getty Images

Ils étaient nombreux les délégués choisis à se rendre au palais des sports de Libreville, pour le dialogue national, qui se déroule du 2 au 30 avril 2024. 

Ces consultations étaient très attendues au Gabon, sept mois après le putsch qui a vu les militaires prendre le pouvoir. 

Annoncé en grande pompe, ce dialogue national se veut inclusif. Toutes les franges de la population y sont conviées, des jeunes, des syndicalistes, des représentants des ONG ou de la Société civile. 

Sur 580 participants, 104 sont militaires et plus de 300 issus d’administrations et d'institutions. Ils ont été tous nommés par les autorités militaires de transition. Et une grande partie d’entre eux sont des anciens du régime Bongo. 

Un mal nécessaire

Pour l’analyste politique Kurt Mahéba, c’est un mal nécessaire car, dit-il, “les interrogations sur le sérieux du processus en principe n’ont pas lieu d’être. Il faut que cela se fasse, il faut qu’il y ait un dialogue, il faut que les gens se parlent, il faut que des questions soient abordées.”

Ali Bongo en résidence surveillée
L'ancien président Ali Bongo, sa femme et l'un des ses fils sont toujours détenus par les militairesImage : TP advisers on behalf of the President's Office/AP Photo/picture alliance

La question des détenus politiques

L’un des sujets au menu lors de ce dialogue sera probablement, la situation des membres du régime précédent.

Sachant que plusieurs proches de l’ancien président, Ali Bongo sont aujourd’hui poursuivis pour "haute trahison" et "corruption active". Un sujet sensible, mais difficile à esquiver, estime l’analyste politique Kurt Mahéba :

"Des questions qui pourraient être posées, c’est sur le caractère exclusif de certaines questions. S’il faut qu’on parle, il faut qu’on parle de tout. Si on veut construire le Gabon de demain, on ne peut pas le faire, en mettant de côté une partie du passé. La justice est nécessaire, lorsqu’on veut construire l’avenir."

Durant un mois, près de 600 délégués au dialogue vont discuter les profondes réformes à mener, pour aboutir à des conclusions, qui seront formalisées sous forme de lois.