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Journée "ville morte" à Goma, malgré la rentrée scolaire

Zanem Nety Zaidi
4 septembre 2023

En RDC, la rentrée scolaire n'a pas eu lieu ce lundi à Goma, pour rendre hommage à la quarantaine de civils tués lors d'une récente manifestation.

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Vue aérienne de Goma
Une opération militaire devait empêcher la tenue d'une manifestation que comptait organiser une secte locale contre la présence dans la région des forces de l'ONU et de l'Afrique de l'EstImage : Ben Curtis/AP Photo/picture alliance

Masika Fabiola a 11 ans. Elle est restée à la maison ce lundi (04.09) à la demande de ses parents. La jeune écolière a perdu son oncle paternel dans la répression de mercredi dernier (30.08) à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu en RDC. 

"Beaucoup de gens sont morts dans des manifestations, c'est pourquoi nous ne sommes pas allés à l’école aujourd'hui. Il y a eu des troubles, et ma mère m'a demandé de rester à la maison. Pour l'instant, je ne sais pas quand on va reprendre les cours", raconte-t-elle.

Ce début d’année ratée risque d’avoir des conséquences sur les élèves estime Jean-Claude Kalemekwa un activiste de société civile. Selon lui, "il faut débuter une année avec courage ; mais quand les enfants sont démoralisés dès le départ, c'est déjà un problème. Les autorités devaient anticiper cette situation, car un enfant qui avait le courage d'aller à l'école ne sait désormais pas quand les cours reprendront. Ce sont ces enfants qui doivent prendre la relève des personnes âgées dans l'avenir. Et s'ils reprennent les cours en étant démoralisés, vont-ils vraiment bien étudier ?" 

Réclamer justice 

Cette journée ville morte a été décrétée par la société civile pour demander que justice soit faite pour les victimes des tueries perpétrées par les FARDC le 30 août à Goma. 

Le commandant de la Garde Républicaine ainsi que celui du 19è régiment militaire ont été arrêtés après les premières auditions menées par la commission d'enquête gouvernementale. 

Ecoutez le reportage à Goma...

Jimmy Nzialy, défenseur des droits humains, souhaite que le gouverneur militaire de la région soit lui aussi traduit devant la justice. 

Selon lui, "nul n'ignore que le gouverneur est le commandant des opérations au Nord-Kivu. Malheureusement aujourd'hui, il vient encore une fois d'être protégé par le gouvernement." 

Une opération militaire avait été lancée tôt mercredi dernier à Goma contre une secte locale qui entendait manifester contre la présence des forces de l'ONU accusées d'inefficacité dans la lutte contre les groupes armés. 

L'opération avait été conduite en particulier dans le temple de cette secte faisant selon le gouvernement 43 morts et 56 blessés. Deux hauts officiers de l'armée ont été arrêtés à la suite de cette tuerie.