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Economie

Franck Adomalékpo, artisan malgré sa cécité

Rodrigue Guézodjè
11 octobre 2021

Le Béninois a perdu définitivement l'usage de ses yeux mais refuse de se laisser abattre. Nous l'avons rencontré.

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De nombreux handicapés se retrouvent exclus du marché du travail
Image : DW/Z. Rabo

Franck Adomalékpo a décidé de suivre des formations et travaille aujourd'hui pour subvenir à ses besoins.
"Qui a dit que les handicapés ne peuvent pas travailler ?", demande-t-il. "Un handicapé ne peut pas s'épanouir ? C'est faux ! Le handicap n'est pas une volonté, ce n'est pas une fatalité."

A (re)lire aussi :Handicap : l'extraordinaire exemple d'Edith Compaoré

Vivre avec un handicap passe souvent comme une condamnation à une vie de misère. Mais Franck Adomalékpo ne se laisse pas abattre par sa situation actuelle.
"Avant, j'étais mécanicien. Après un accident de la circulation en 2006, je suis allé à l'hôpital, mais deux ans après j'ai perdu mes deux yeux. Mais je n'ai pas croisé les bras, parce que je sais que dans ma vie, ça ne peut pas finir comme ça, je dois faire quelque chose."

Multi-talent

Aidé par des religieuses de l'Eglise catholique, Franck Adomalékpo a demandé à suivre des formations. Il dispose aujourd'hui de plusieurs cordes à son arc : vannerie, fabrications de savon et de produits cosmétiques. Il s'est aussi spécialisé dans l'art de tresser le raphia pour habiller les meubles. Nous l'avons rencontré alors qu'il était en train de fabriquer des chaises : "Une chaise, ça me prend deux jours. Quand le menuisier sort les cadres, je commence par le siège. Si le siège est terminé, je commence par tresser le dossier. Après cela, on va donner un coup de vernis et c'est fini. Le client va prendre son travail."

Ecoutez le reportage de notre correspondant à Cotonou

Ce travail peut lui rapporter entre 3000 et 5000 francs CFA selon la qualité du meuble. Son abnégation suscite beaucoup d'admiration dans un quartier où il vit et travaille seul.

"Comme vous pouvez le constater ses œuvres sont vraiment superbes, et puis c'est rare de voir un handicapé se donner à des travaux pour gagner son pain quotidien, il n'a même pas de femme", raconte un Cotonoisd. Selon cette autre habitante, "on l'aime vraiment dans le quartier, parce qu'il n'a personne. Avec ce qu'il fabrique-là, je souhaite que les gens viennent à son aide."

Franck espère trouver un jour une boutique pour exposer ses œuvres.

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