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Un don comme "une bouffée d'oxygène"

Julien Adayé
7 mars 2023

Focus sur les activités de l'Association nationale d'aide à l'enfance en danger qui a bénéficié des fonds du prix Houphouët-Boigny-Unesco.

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Des jeunes filles en train de jouer
L'Association nationale d'aide à l'enfance en danger est une organisation à but non lucratifImage : Shehzad Noorani/AP/picture alliance

L'Association nationale d'aide à l'enfance en danger est une organisation non gouvernementale, apolitique et à but non lucratif. Cette association a reçu, le 8 février dernier à Yamoussoukro, des mains d'Angela Merkel, la somme de 150.000 dollars qui correspondait au prix Houphouët-Boigny-Unesco récompensant l'ancienne chancelière allemande pour son action en faveur des migrants.

C'est sur un site d'environ cinq hectares dans la localité de Korhogo, située à près de 600 kilomètres d'Abidjan, que sont installés les locaux de cette association qui a été créée en 1981 pour lutter et prévenir toutes formes de marginalisation des enfants victimes de la crise économique des années 1980.

Une aide précieuse

Marie Traoré, la directrice exécutive de cette ONG, explique que sa structure a reçu ce don comme une bouffée d'oxygène qui leur permettra de réaliser un certain nombre de besoins urgents.

‘' Nous avons tout de suite des besoins pressants. Tel qu'un foyer féminin que nous prévoyons de construire. Parce que l'Anaed n'a qu'un bâtiment et un tout petit bâtiment pour les filles. Et face à la demande, l'espace est insuffisant. Hormis cela, les deux bâtiments filles et garçons sont à proximité. Dans le domaine de la protection, cette disposition ne répond pas aux normes véritablement. Ce montant déjà va nous permettre de mettre en place un foyer pour filles exclusivement'' précise à la DW Marie Traoré.

Tous les enfants qui vivent dans ce centre ont en commun la maltraitance et l'exploitation. C'est le cas d'Aboucar Paris, âgé de 15 ans, et d'Ange Grâce, 13 ans.

 ‘'J'étais chez mon tonton, c'est lui qui m'a maltraité et puis je suis venu ici'' témoigne le premier. 

 ‘' Je suis ici parce que mon oncle me maltraitait. Il m'a mise dans un maquis où je travaillais. Je travaillais de six heures à 18 heures. Et on me payait 1.500 francs CFA par jour. Mais je ne voyais pas mon argent parce que mon oncle le dépensait. Il le prenait pour acheter des choses à ses enfants'' explique pour sa part Ange Grâce.

Ecoutez les explications de Julien Adayé

Aujourd'hui, grâce au professionnalisme et à l'expérience de cette structure humanitaire, Aboucar et Ange vivent comme tous les autres enfants de leur âge.Ils assurent manger trois fois par jour, bien dormir, apprendre un métier ou prendre des cours d'alphabétisation et se sentir en sécurité.

Des défis

Mais François Coulibaly, le président du conseil d'administration, explique comment la multiplication des crises en  Afrique de l'Ouest affecte le travail de cette association.

‘'Chaque fois qu'il y a des crises, nous subissons vraiment des désagréments au niveau de la prise en charge. Quand il y a des crises, les projets nous échappent. Et puis nous sommes obligés de nous appuyer sur des personnes de bonne volonté pour pouvoir continuer à mener nos activités. Nous sommes prêts en tout cas à continuer à jouer notre mission, mais on besoin quand même de stabilité'' précise-t-il à la DW.

C'est un centre d'accueil avec des infrastructures vétustes, une clôture vieillissante et basse, des bâtiments et des ateliers en état de dégradation avancée que nous avons visité lors de notre passage à Korhogo.

A l'actif de cette association d'aide à l'enfance en danger, ce sont 329 enfants et jeunes migrants qui ont été insérés dans leur famille et 18.627 enfants qui ont été pris en charge par l'ONG depuis sa création, dont 9.302 garçons et 9.325 filles.