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La transition tchadienne en débat à Genève

27 octobre 2021

La ville suisse abrite du 27 au 28 octobre 2021 des assises sur la transition politique en cours au Tchad. Une rencontre organisée par l’association Utopie Nord-Sud et ses partenaires.

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Schweiz I Chadian Diaspora Conference in Genf
Image : Kemba Didah Alain

Les participants aborderont la question de la Charte de la transition militaire qui accorde d’importants pouvoirs à Mahamat Idriss Déby Itno, le chef de la junte militaire qui dirige le pays depuis avril dernier, depuis la mort son père, Idriss Déby Itno.
"Tout ce que je souhaite, c'est la paix pour le Tchad, la réconciliation et l'unité nationale", a déclaré à la DW Abdoulaye Nderguet, artiste musicien tchadien, résident en France. Il lance un appel à ses compatriotes qui ont affronté militairement le régime du défunt président Idriss Déby Itno.

"Il faut se réconcilier" (Abdoulaye Nderguet)

Il ajoute que "tous ceux qui ont pris les armes n'ont qu'à les déposer et revenir à la table des négociations pour qu'on puisse parler d'un dialogue unificateur, fédérateur, pour qu'on arrive à laisser un héritage de paix à nos enfants".

C’est pour parvenir à cette paix qu’un dialogue national est en préparation au Tchad. Et depuis quelques jours, les membres du comité d’organisation de cette conférence de réconciliation ont aussi rencontré les Tchadiens de la diaspora.

Non inclusivité

"Le CMT nous ignore" (Djonabaye Laya)

Membre de la plateforme de concertation de la diaspora tchadienne, Djonabaye Laya estime que le processus n’est pas inclusif.

"Les gens nous évitent. Cette politique de coopter les gens et d’éviter les acteurs clés ne va pas nous arranger", soutient-il.

Delphine Mortha travaille pour sa part dans le secteur de la santé au Canada où elle réside et milite pour un dialogue franc et sincère, sans interférence extérieure.

Selon elle, "il faudrait que ce dialogue prenne le caractère d’une conférence nationale souveraine qui donne la possibilité aux Tchadiens de laver leur linge sale en famille, sans l’ingérence de la France".

Djonabaye Laya regrette enfin que les propositions faites par la plateforme de concertation de la diaspora tchadienne au Conseil militaire de la transition n’aient pas été prises en compte.

"Nous avions soumis beaucoup de propositions, allant de la proposition de la charte de transition civile, notre vision du dialogue et les outils d’analyse sur les rapports de l’Union africaine et bien d’autres rapports. Le CMT (Conseil militaire de transition) reste muet par rapport à toutes ces propositions qui ont été portées à sa connaissance", constate Djonabaye Laya.

"Il nous faut une conférence nationale" (Delphine Mortha)

Aux termes des travaux prévus jeudi, les organisateurs de la deuxième édition de ces assises projettent d'organiser une manifestation devant le palais des Nations unies, à Genève. Ils souhaitent appeler la communauté internationale à s’impliquer en vue de la tenue d’un dialogue national au Tchad, dont la date n’est pas encore fixée par les autorités de la transition.