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L'Allemagne fait à nouveau face à son passé nazi

Claire-Marie Kostmann
22 août 2018

Les journaux allemands appellent Bruxelles et Berlin à en faire plus dans la protection du climat. Les commentateurs réagissent aussi à l'expulsion des Etats-Unis vers l'Allemagne d'un ex-gardien de camp nazi.

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M. Palij avait immigré en 1949 aux Etats-Unis et obtenu la nationalité américaine huit ans plus tard, prétendant avoir été un fermier pendant la Deuxième guerre mondiale.
Jakiw Palij avait immigré en 1949 aux Etats-Unis et obtenu la nationalité américaine huit ans plus tard, prétendant avoir été un fermier pendant la Deuxième guerre mondiale.Image : picture-alliance/dpa/US Department of Justice

Jakiw Palij, né en Pologne, est un imposteur, écrit die tageszeitung. Il a trompé les autorités américaines sur son passé. Elles l'ont déjà déchu de sa nationalité américaine. Il a été un assistant SS en 1941 dans un camp de travail forcé dans lequel plus de 6.000 Juifs ont été exterminés. "Mais cet homme est-il un meurtrier de masse ? On ne le saura sans doute jamais."

Il faut saluer Donald Trump d'un "Well done, Mr President!" pour avoir permis l'expulsion vers l'Allemagne de Jakiw Palij. "Et il est juste que Berlin l'ait finalement accepté, car sans les Allemands, l'homme n'aurait pas collaboré avec les Nazis. Le pays a une responsabilité envers les victimes du nazisme. Mais il y a aussi un arrière-goût amer, note die tageszeitung : ce collaborateur nazi a rejoint une maison de retraite. L'État fédéral va payer pour son toit, ses repas, ses vêtements jusqu'à la fin de sa vie, car il n'y a pas de preuves pour le traduire en justice."

Une image prise dans le camp de travail forcé de Trawniki, en Pologne, dans lequel plus de 6.000 Juifs ont été exterminés.
Une image prise dans le camp de travail forcé de Trawniki, en Pologne, dans lequel plus de 6.000 Juifs ont été exterminés. Image : picture-alliance/dpa/US Department of Justice

L'ambassadeur américain à Berlin, Richard Grenell, s'est lui fendu d'une tribune dans le Tagesspiegel. Selon lui, cette expulsion "d'un criminel nazi" montre ce qui est possible de faire "si nous laissons nos différences de côté et nous collaborons pour aider les victimes, les survivants et leurs familles". Le diplomate a salué le travail et l'élan "du nouveau gouvernement allemand", un revirement pour ce proche de Donald Trump qui a critiqué Berlin à plusieurs reprises depuis sa prise de fonction. 

L'Allemagne incitée à en faire plus en matière d'écologie

Les journaux allemands s'intéressent aussi à l'environnement, à l'approche de la COP24, la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques en décembre prochain en Pologne. L'Union européenne s'est fixée comme objectif de réduire d'environ un tiers sa consommation d'énergie d'ici 2030. "L'UE se présente comme un précurseur ? Cela dure déjà depuis un moment, ironise la Frankfurter Rundschau. L'objectif est ambitieux et il faudrait faire plus, comme faciliter la transition vers les énergies renouvelables et faire davantage d'économies d'énergie. C'est un travail pour le gouvernement fédéral allemand, qui a fait savoir qu'il ne voulait pas réitérer l'échec de l'objectif climatique national de 2020, déjà abandonné."

L'Union européenne veut réduire d'environ un tiers sa consommation d'énergie d'ici 2030.
L'Union européenne veut réduire d'environ un tiers sa consommation d'énergie d'ici 2030.Image : picture alliance/dpa/A. Weigel

"Le calendrier de l'abandon du charbon est à la traîne en Allemagne, poursuit la Süddeutsche Zeitung. Alors ce serait bien que Berlin soit en tête en matière de respect des objectifs européens."

Enfin, pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, ce sont aux Européens de ne pas flancher. "L'accord de Copenhague il y a 9 ans fut un échec. La crise économique avait provoqué des incertitudes extrêmes et l'économie passait avant l'écologie. Aujourd'hui, les incertitudes ne sont guère moins marquées. Mais l'UE n'a pas le choix, elle ne doit pas vaciller sur ses propres objectifs."