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PolitiqueMadagascar

Madagascar, l'opposition baillonnée à un mois des élections

Nancy-Wangue Moussissa
10 octobre 2023

Les Malgaches choisiront le 9 novembre leur président et leurs gouverneurs. Depuis plusieurs semaines, les meetings politiques de l'opposition sont réprimés.

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Des jeunes qui marchent dans la rue avec des banderoles
Andry Rajoelina, 49 ans, a accédé au pouvoir en 2009 à la faveur d'une mutinerie chassant Marc Ravalomanana.Image : picture-alliance/ landov

L'ancien président de Madagascar, Marc Ravalomanana, a déclaré avoir été blessé à la jambe samedi (07.10) par des tirs de gaz lacrymogènes lancés par les forces de l’ordre, lors d’un rassemblement des candidats d’opposition près de la place principale de la capitale, Antananarivo. La préfecture n’avait pas autorisé ce rassemblement.

La semaine dernière, la police malgache avait déjà usé de gaz lacrymogène contre des candidats de l'opposition. Plusieurs meetings ont ainsi été empêchés. "Nous avons organisé une marche pacifique, mais ils ont réagi comme des bandits. Chaque candidat a été bombardé de gaz lacrymogènes. Ce n'est pas surprenant, étant donné que le gouvernement actuel dirigé par le Premier ministre Ntsay Christian est un gouvernement gouverné par des bandits", affirme Hajo Andrianai-narivelo un opposant candidat à la présidentielle du 9 novembre.

"On voit qu'il n'y a plus d'Etat de droit dans ce pays." (Opposant)

Paraina Auguste, opposant , dénonce aussi cette répression.

"Il n'y a pas eu d'avertissement, et dès que nous avons atteint le rond-point, ils nous ont bombardés (avec des gaz lacrymogènes). On voit par leurs actions qu'il n'y a plus d'Etat de droit dans ce pays."

Plainte relative à la nationalité du président

Treize candidats sont en lice pour les prochaines élections, dont le président sortant, Andry Rajoelina. Il était arrivé au pouvoir en 2009 à la suite d’un coup d’État qui avait chassé Marc Ravalomanana du pouvoir.

Le mois dernier, la plus haute juridiction du pays a rejeté trois recours de partis d'opposition réclamant l'invalidation de la candidature de Rajoelina "pour défaut de nationalité malgache", invoquant le binationalité franco-malgache du président actuel.

Les membres de l’opposition dénoncent également "un coup d'État institutionnel" orchestré par Andry Rajoelina, à la suite d'une série de décisions de justice qui favoriseraient le président sortant à l'approche de l'élection.

Interdit de candidature par la communauté internationale en 2013, Andry Rajoelina a été élu en 2018.

L'Union européenne et les Etats-Unis notamment ont indiqué qu'ils suivraient les élections à Madagascar avec une "grande vigilance".