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Les dossiers qui attendent Choguel Kokalla Maïga

Mahamadou Kane
5 décembre 2022

Le Premier ministre malien revient après quatre mois de repos médical. Avec des dossiers urgents en attente.

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Choguel Kokalla Maïga devant une foule, en janvier 2022
Choguel Kokalla Maïga devant une foule, en janvier 2022Image : Adam Diko

Au Mali, le Premier ministre, Choguel Kokalla Maiga, a signé ce lundi [05.12.22] son retour aux affaires après après près de quatre mois de repos médical. Le décret de l’intérimaire, le colonel Abdoulaye Maiga, a ainsi été abrogé par le président de transition, le colonel Assimi Goita.

Abdoulaye Maïga a été dans la foulée nommé ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement. D’après le décret présidentiel lu à la télévision nationale dimanche soir, c'est lui qui assumera l’intérim en cas d’empêchement ou d’absence du premier ministre Choguel Kokalla Maïga.

En attendant, plusieurs dossiers sensibles attendent Choguel Kokalla Maïga de retour à la Primature.  

1. La lutte contre le terrorisme  

Parmi les urgences du moment, il y a  bien entendu la lutte contre le terrorisme. La sécurité est d’ailleurs la priorité numéro un des autorités de la transition malienne.

Dans plusieurs localités du nord, notamment dans la région de Gao, des groupes terroristes armés continuent de semer la terreur parmi les civils, alors que plusieurs pays, dont l'Allemagne, ont annoncé le prochain retrait de leurs troupes engagées au Mali au sein de la Minusma.

Un supplétif des Fama pose avec un AK-47 dans la région de Gao
La région de Gao échappe encore au contrôle des autorités centralesImage : JOEL SAGET/AFP/Getty Images

 

2. Le respect du calendrier électoral

Les autorités de transition ont présenté en juin 2022 le chronogramme censé mener le Mali à quatre élections majeures : 

- le référendum constitutionnel est prévu pour le mois de mars 2023, avec la convocation du collège électoral un mois plus tôt.

- la convocation du collège électoral en mars 2023 pour l’élection des conseillers des collectivités territoriales prévue, elle, en juin 2023.

- le 1er tour des législative est fixé à octobre 2023 et le second au mois de novembre.

- l’élection du Président de la République doit se tenir en février 2024, le collège électoral sera convoqué pour cette élection en octobre 2023.

Mais six mois après la publication de ce calendrier, beaucoup de Maliens dénoncent la lenteur du processus.

Pour Hamidou Doumbia, du parti Yelema, le respect du chronogramme électoral est capital. 

"Nous espérons que le revenant pourra jouer son rôle et puisse faire face aux défis qui assaillent notre pays, déclare-t-il. Il est important aussi de travailler à ce que le chronogramme qui avait été élaboré de concert avec tous les acteurs, que ce chronogramme puisse être tenu.  Et justement, nous sommes véritablement en retard par rapport au calendrier du retour à l’ordre constitutionnel. Les défis sont là, nous allons observer et on évaluera au moment opportun.’’ 

Deux mains qui tiennent des billets de FCFA en éventail
La cherté de la vie préoccupe les Maliens au quotidienImage : SEYLLOU/AFP

 

3. Augmentation du pouvoir d'achat

La baisse du pouvoir d’achat du Malien moyen en raison de la crise économique mondiale est aussi source de vives préoccupations selon Moctar Sy du mouvement Génération engagée, une organisation de la société civile. Il interpelle le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et le prie de "ne pas négliger la cherté de la vie [car] c’est une situation qui est extrêmement difficile à vivre pour les Maliens".

Il dénonce la "flambée des prix des denrées de première nécessité" qui, d'après Moctar Sy, fait que ses "compatriotes ont vraiment besoin de sentir la solidarité des autorités".

Mali | Assimi Goïta, président de la transition et son Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga
De nombreux chantiers attendent Choguel Kokalla Maïga à son retour à la PrimatureImage : Primature du Mali

4. Réduction du train de vie de l'Etat 

Moctar Sy recommande aux dirigeants de "procéder à la réduction du train de vie de l’Etat, [...] accompagner les populations dans le déploiement de ces efforts-là afin que nous puissions traverser ensemble cette épreuve et faire face aux difficultés qui concernent le Mali."

La réduction du train de vie de l’Etat, c’est ce que réclame également Ganda Touré, un enseignant : "Nous n’avions pas nécessairement besoin que le Conseil national de la transition et la présidence de la République soient totalement dans un confort extraordinaire pour travailler. Si effectivement, ils pensent que ceux-ci seront dans un confort comme ils le veulent, il faudrait que ces décideurs sachent que les autres travailleurs de l’administration ont aussi besoin de confort pour travailler."