1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

L'idée d'un redéploiement de Barkhane fait débat au Niger

Mahamadou Abdoulkarim
16 février 2022

Au Niger, la question du redéploiement de la force Barkhane après son départ attendu du Mali fait craindre un regain de tension dans le pays.

https://p.dw.com/p/477bT
Des soldats de la force Barkhane quittant le Mali.
Des soldats de la force Barkhane quittant le Mali.Image : AP Photo/picture alliance

Accepter de nouveaux soldats étrangers pourrait être un risque pour le président Mohamed Bazoum, lui qui a pu contenir les contestations liées à son élection, estime Moussa Tchangari, secrétaire général de l'association Alternative espace citoyens."C'est un risque que le régime prend en acceptant ce redéploiement. S'il l'accepte en tous cas, c'est un risque qu'il prendrait. Un risque pour sa stabilité, pour son maintien au moment où on assiste, dans notre espace sahélien et en Afrique de l'Ouest de façon générale, à un retour des militaires aux affaires" explique t-il.

Le président français Emmanuel Macron et son homologue du Niger Mohamed Bazoum en juin 2021 en France.
Le président français Emmanuel Macron et son homologue du Niger Mohamed Bazoum en juin 2021 en France.Image : Stephane de Sakutin/AP Photo/picture alliance

Lire aussi: Mini-sommet sur l'avenir des troupes françaises au Mali

Risque de tension

Pour l'ONG Tournons la page, Barkhane n'est pas la bienvenue au Niger. Cette organisation s'oppose en effet à tout redéploiement de cette force et souhaite même le départ des soldats étrangers déjà présents, notamment les Américains qui ont une base importante au Niger.

"Du point de vue légal, l'assemblée n'a pas discuté de ça et du point de vue de la légitimité, les populations en ont marre effectivement de cette présence étrangère. Donc la force Barkhane n'est pas la bienvenue au Niger. Nous continuons à nous battre pour qu'effectivement nos forces de défense et de sécurité au niveau national puissent trouver les moyens pour accomplir leurs missions régaliennes" précise Maikoul Zodi, coordonnateur de Tournons la page.

Ecoutez les explications d'Abdoulkarim Mahamadou

Lire aussi: Sommet du G5 Sahel : l'après Barkhane au menu

Pour l'ONG Agir pour la paix et la sécurité au Sahel, le président Mohamed Bazoum ne devrait donc pas aller à l'encontre des aspirations de la population. Accepter le redéploiement de la force Barkhane ne ferait que raviver les tensions.

Mahamadou Idder Algabid, président de l'ONG Agir pour la paix et la sécurité au Sahel explique quand à lui que "ce redéploiement dans ce contexte risque de mettre de l'huile sur le feu. Pour ainsi dire, cela risque d'attiser l'atmosphère sociopolitique déjà envenimée par des discours de désinformation et d'intoxication".

L'atmosphère est en effet très délétère en ce moment au Niger. Certaines organisations politiques ou de la société civile menacent ainsi de descendre dans les rues pour manifester contre la présence des forces étrangères dans le pays.