1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Quelle crédibilité pour la présidentielle au Niger ?

22 février 2021

Les électeurs nigériens sont allés voter hier. L’affluence était plutôt faible car beaucoup croient que les résultats seront truqués.

https://p.dw.com/p/3pfmv
7,4 millions de Nigériens étaient appelés aux urnes ce 21 février 2021
7,4 millions de Nigériens étaient appelés aux urnes ce 21 février 2021 Image : DW

Des la journée de vote [21.02.21], le candidat de l'opposition, Mahamane, Ousmane a mis en garde contre d’éventuelles fraudes. Des irrégularités ont en effet été constatées çà et là. Le vote s’est déroulé globalement dans le calme, mais quelques anomalies ont été notées à la mi-journée par Ali Idrissa, le coordonnateur du Réseau des organisations pour la transparence et l'analyse budgétaire (ROTAB) et de l'Observatoire du Processus Électoral (OPELE).

Selon lui, "certains présidents de commissions décentralisées refusent l'accès aux observateurs des bureaux de vote. Il y a des refus de délivrance de certificats de résidence dans certains commissariats, notamment à Niamey. C'est moins que le premier tour. Pour le moment, nous n'avons pas été alertés sur le vote des mineurs, aucune violence n'a été constatée."

"On espère que les irrégularités ont été réparées" (Dr Magagi Ganda Aissa)

L'appel au "sursaut" des intellectuels

Début février, une centaine de personnalités nigériennes ont appelé leurs compatriotes à un "sursaut patriotique", afin que le second tour d’aujourd’hui se tienne dans des conditions optimales. Elles ont également relevé de nombreuses irrégularités et des fraudes avant de demander à la Commission électorale nationale indépendante de les corriger. L’a-t-elle fait ?

"On espère que les irrégularités ont été réparées. Parce que la Céni a appelé tous les acteurs politiques pour voir comment régler le problème. Et nous espérons que les problèmes cruciaux ont été pris en charge", répond Dr Magagi Ganda Aissa qui fait partie des signataires de cet appel.

Contestation possible

Au regard des irrégularités, le scrutin ne risque-t-il pas d’être contesté par les partisans de Mahamane Ousmane?

Contrairement aux autres pays de la sous-région, le Niger n’est pas habitué aux crises post-électorales violentes, comme ce fut le cas récemment en Guinée ou en Côte d’Ivoire. Mais, il faut rester prudent, préconise Ali Idrissa, coordinateur du ROTAB et de l'Observatoire du Processus Électoral (OPELE).

"Ce que les gens craignent toujours, c'est le procès-verbal en fin de journée" (Ali Idrissa)

"Ce que les gens craignent toujours, c'est le procès-verbal en fin de journée. Donc, c'est là-bas qu'il y a  tout le temps  des problèmes ou des PV qui ont été changés. Donc, on attend toujours voir la fin du scrutin et la proclamation. Pour le moment. Nous ne pouvons pas dire que ça ne peut pas faire objet de contestation", affirme-t-il.

"Nous venons à l'instant d’être informé par l'un de nos représentants permanents à la CENI centrale que dans le centre d’enrôlement et bureau de vote de Sheita département de Konni, le parti au pouvoir a envoyé un millier de faux bulletins de vote au profit de son candidat Mohamed Bazoum, qui ont été remis au président du bureau de vote, un représentant du Pnds", a fait savoir à la DW un  proche du candidat de l’opposition, Mahamane Ousmane.