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A Goma, la solidarité s'organise envers les déplacés de Sake

Zanem Nety Zaidi
8 février 2024

Les habitants qui ont fui les violences à Sake, dans le Nord-Kivu, racontent leur calvaire après avoir trouvé refuge à Goma où des familles les hébergent.

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Dans un camp de déplacés près de Goma en 2022 (illustration)
Les déplacés internes affluent massivement à Goma où la population tente de leur venir en aideImage : Zanem Nety Zaidi/Xinhua/IMAGO

Depuis les affrontements d'hier, mercredi, autour de la cité de Sake, en province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, le nombre des déplacés internes a augmenté dans la ville de Goma, où les conditions humanitaires deviennent de plus en plus inquiétantes. Notre correspondant a visité une famille de Goma qui a accueilli 30 personnes dans sa maison.

Six fois 30 personnes sous un toit

Six ménages de 30 personnes se sont réfugiés dans la famille de Kasiwa Hassan, au quartier Ndosho, dans la commune de Karisimbi. Lors de leur fuite, Alima Aamili, mère de cinq enfants, n'a même pas eu le temps d'emporter ses habits :

Arrivée massive des déplacés de guerre à Goma

"Nous ne nous attendions pas à ce que la guerre nous surprenne dans notre village, hier, déplore-t-elle. Telle que vous me voyez, c'est ainsi que je me suis déplacée. Quand je prends la douche, je lessive aussi ces habits pour les remettre une fois séchés"

La fuite n'a pas été facile pour Nénette Lumoo, elle aussi une déplacée venue de Sake. Elle raconte que, pour ne pas perdre ses enfants durant leur fuitre, elle les a "tous liés à [so]n pagne, jusqu'à arriver ici à Goma. Dans cette ville volcanique où il n'y a même pas de champs, nous ne vivons que par la grâce de Dieu"

Grande fatigue 

En l'absence de ses parents, Naylah Hassan, la grande fille de la maison, prend soin de ces réfugiés, et surtout des enfants qui sont encore fatigués en raison de la distance parcourue pendant leur fuite.

"Les déplacés que nous avons ici sont au nombre de 30. Beaucoup d'enfants sont encore fatigués, car ils sont venus dans des conditions inappropriées pour eux, il y en avait certains qui étaient malades, mais nous avons trouvé des remèdes pour les calmer", raconte la jeune fille.

En plus des difficultés pour nourrir toutes ces personnes, Nayla Hassan évoque aussi les mauvaises conditions pour dormir : "Nous ici, nous n'avons pas assez de moyens. Nous avons donné où dormir aux enfants, puis aux personnes âgées, ensuite nous, les jeunes, nous sommes partis nous débrouiller chez les voisins"

Escales : déplacés et réfugiés

La solidarité s'organise

L'organisation locale des jeunes volontaires de Goma, dénommée Goma Actif, s'active depuis cet afflux de déplacés en ville pour apporter assistance aux personnes les plus nécessiteuses, en attendant l'intervention des organisations humanitaires, déclare Augustin Mosange, l'un des responsables de l'association. Il poursuit : 

"Il y a une augmentation massive des déplacés, mais à Goma Actif on essaie de trouver les déplacés les moins soutenus par les humanitaires pour essayer d'aller vers eux, faire de la bouillie le matin pour les enfants, faire un repas chaud chaque fois que l'occasion se présente, disponibiliser des habits à distribuer, mais aussi travailler avec d'autres organisations qui veulent venir en aide à la population déplacée "

Ces nouveaux déplacements sont la conséquence des affrontements qui se poursuivent, en territoire de Masisi, entre les rebelles du M23 et l'armée congolaise.