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La résolution du conflit dans l'est de la RDC dans l’impasse

14 avril 2023

Le président Félix Tshisekedi est catégorique : il refuse toujours le dialogue direct avec les rebelles du M23 alors que ceux-ci en font un préalable à leur retrait.

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Des soldats congolais dans le Maisi
Le M23, soutenu par Kigali selon des experts de l'ONU, s'est emparé de vastes pans de territoire de la RDC dans la province, frontalière du Rwanda et de l'Ouganda.Image : Alain Uaykani/Xinhuaa/picture alliance

Dans l’est de la République démocratique du Congo, une sortie de crise par le dialogue semble plus éloignée que jamais.

Pour le président congolais Felix Tshisekedi, il n’est plus question de dialoguer avec les rebelles du  M23 et encore moins d’intégrer ses membres au sein des institutions de l’Etat, notamment l’armée, qui, selon Félix Tshisekedi, s’en trouvent ensuite infiltrés et déstabilisées.

Une position que dit comprendre Georges Kapiamba, le président de l'Association congolaise pour l'accès à la justice.

"Exact, c'est ça l'évidence même. Il n'y a pas à négocier. Le président n'a exprimé que la volonté du peuple congolais. Ce sont des gens qui n'ont pas droit à être traités en tant que partenaires politiques à partir du moment où ils ont pris les armes pour commettre des crimes", a déclaré Georges Kapiamba.

Mais pour les responsables du M23, il n’y aura pas de démobilisation sans un dialogue direct avec le gouvernement de Kinshasa.

Alors, comment sortir de cette impasse ? Difficile à répondre, reconnait Dany Ayida, directeur résident en RDC du National Democratic Institute (NDI). D’autant que les précédents pourparlers n’ont pas réussi à mettre un terme à la guerre dans l’est de la RDC.

"Mais en définitive, quand on voit la position du gouvernement congolais, on a l'impression, et on peut leur donner raison, qu'ils n'ont pas envie de continuer avec cette méthode-là. Des gens qui prennent des armes, on les met dans l'armée et cette armée, après, se montre inefficace par rapport à d'autres crises. Et c'est tout cela qui complique la situation", estime Dany Ayida. 

Un camp de déplacés à Kanyaruchinya
La rébellion du M23 a provoqué depuis fin 2021 le déplacement de centaines de milliers de personnes.Image : Guerchom Ndebo/AFP

La méfiance des Congolais

En RDC, il semble qu’une majorité de la population soutienne la voie militaire mais sur le terrain, l’armée congolaise ne parvient pas à repousser l’avancée du M23.

Même les forces de la Communauté de l’Afrique de l’Est, sollicitées pour stabiliser la région, ne sont plus bien vues par Kinshasa.

Le président Félix Tshisekedi, qui n’est plus très convaincu par leur présence, ne veut ainsi renouveler leur mandat que pour trois mois.

"Mais la réalité est que l'opinion publique congolaise n’est pas très favorable à la présence des troupes étrangères. Il y a eu des précédents et actuellement les Congolais voient d'un très mauvais œil que des Ougandais puissent être sur place parce qu'ils pensent que l'Ouganda fait partie du problème également", explique Dany Ayida du NDI.

Le Rwanda tout comme l'Ouganda sont accusés de soutenir le M23 et de servir de base arrière aux rebelles. Des informations confirmées déjà dans un rapport du Groupe d'experts des Nations unies sur la RDC publié en juin 2022.

C’est dans ces conditions que des combats impliquant les rebelles du M23 ont eu lieu mercredi matin au nord de Goma, rompant un calme fragile observé depuis plusieurs jours.

Les affrontements ont opposé le groupe rebelle à des hommes armés appelés localement "wazalendo" se présentant comme des "patriotes" en lutte contre le M23.