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De l'aide pour les déplacés dans le territoire de Rutshuru

Zanem Nety Zaidi
17 novembre 2022

Dans le territoire de Rutshuru en RDC, des mouvements des populations sont signalés alors que le M23 se rapproche de Goma. Mais l'aide aux déplacés s'organise.

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Des femmes réfugiées font la queue pour recevoir de l'aide alimentaire
Distribution d'aide alimentaire à des déplacés dans le territoire de Rutshuru en juin 2022Image : Badru Katumba/AFP/Getty Images

Les déplacés, qui fuient les combats entre l'armée congolaise et le M23 , manquent d'assistance humanitaire. Face à cela, plusieurs jeunes habitants de Goma se sont mobilisés, à travers leur collectif Goma Actif, pour apporter une assistance à ces déplacés en leur offrant de la bouillie et du pain chaque matin. 

Le camp de déplacés de Kayembe, dans le territoire de Nyiragongo, se situe au sein d'une école. Environ 700 familles y vivaient déjà  avant que n'arrivent ces derniers jours plus de 1.300 nouveaux ménages. Tous cohabitent avec les élèves et vivent dans une grande précarité.Sans eau potable ni nourriture, les déplacés sont exposés à des maladies. 

"Les déplacés souffrent énormément dans ce camp. Nous comptons deux catégories de déplacés ici, il y a les anciens et les nouveaux et tous traversent des moments difficiles. Ils n'ont pas à manger, pas d'eau potable...c'est grave. Quand ils sont arrivés, cette école a été submergée et on a manqué d'endroit où les mettre. Ils vivent cette situation depuis maintenant deux ou trois semaines sans assistance. On a commencé à répertorier déjà les maladies dont le choléra. Certains cas sont hospitalisés dans un centre de santé qui est proche" explique à la DW David Sekora, secrétaire du camp de déplacés de Kayembe. 

Des déplacés dans l'est de la RDC portant leurs affaires sur le tête
La guerre dans l’est entraîne le déplacement des populations Image : Guerchom Ndebo/AFP/Getty Images

Faire un premier pas

Des artistes, activistes, avocats ou encore banquiers font partie des jeunes habitants de Goma qui s'organisent chaque matin, depuis plus de dix jours, pour venir préparer de la bouillie et donner du pain à des milliers d'enfants, des femmes allaitantes et des personnes âgées. L'objectif est de compenser le manque d'assistance des organisations humanitaires et du gouvernement.

" L'idée c'est de faire les premiers pas avant que les ONG n'agissent. Le processus de décaissement des fonds ou le début d'assistance pour les ONG, ça prend beaucoup de temps et en attendant, il y a les déplacés qui sont là, qui n'ont rien pour survivre. Du coup, nous leur apportons la première assistance alimentaire pour qu'ils puissent tenir jusqu'à ce que de grandes organisations humanitaires commencent à les aider" précise Depaul Bakulu est l'un des membres de Goma Actif, le collectif qui vient en aide aux déplacés.

Besoin de plus d'aide

Le gobelet de bouillie et le morceau de pain que reçoivent les enfants et femmes semble être leur seul repas journalier. Ils demandent urgemment de l'aide alimentaire et des logements pour ne pas continuer à vivre ainsi. 

Ecoutez les précisions de Zanem Nety Zaidi

" Cette initiative nous a tellement aidé" assure Ange Matias une déplacée qui poursuit en précisant que "depuis qu'on est arrivés ici, il y a quelques jours, on n'a rien eu de la part de qui que ce soit à part cette bouillie qu'on reçoit chaque matin. Le gouvernement a amené de la nourriture dans les autres camps de Kanyarushinya mais pas ici à Kayembe. Le gouvernement congolais et les autres organisations devraient nous aider pour la nourriture et le logement car nous continuons à vivre dans les salles de classes des écoliers et les autres, dans des abris de fortune". Ange Matias remercie donc les jeunes de Goma Actif pour leur aide, mais appelle les autres organisations à prendre le relais.

Depuis l'occupation de Rutshuru-Centre et Kiwanja par les rebelles du M23, ainsi que la prise récente du groupement de Kibumba, la situation humanitaire s'est dégradée. Plus de 50.000 personnes, qui étaient jusque-là enregistrées dans les camps de déplacés de Rwassa 1 et 2 à Nyongera, près de Kiwanja, se sont dispersé de nouveau et vivent dans la précarité dans le camp des déplacés de Nyiragongo, où plus d'une dizaine personnes ont déjà perdu la vie par manque de soins médicaux et de nourriture.