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Rébellion du M23 en RDC : combats et inquiétude à Goma

Zanem Nety Zaidi
27 octobre 2023

Des tirs de mortiers et des rafales d'armes automatiques du M23 résonnent à quelques kilomètres de Goma. La population est exaspérée par l'indifférence du gouvernement congolais.

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Des militaires dans un Pick-up à côté d'un motard
Le gouvernement congolais met en garde le Rwanda que toute attaque contre la ville de Goma déclencherait une réaction immédiate. Image : Jerome Delay/AP Photo/picture alliance

Dans les quartiers nord de la ville de Goma, les détonations d’armes lourdes sur la ligne de front de Kibumba étaient perceptibles depuis le matin du jeudi (26.10).

"La population de la ville de Goma et de ses environs vit la peur au ventre, parce qu'elle est en train d'entendre des détonations d’armes lourdes qui sont utilisées par les éléments du M23, au nord de la ville pendant que les FARDC continuent à observer le cessez-le-feu et que les populations sont en train d'être tuées ", confirme à la DW Dieumerci Munguankokwa, acteur de la société civile.

Il estime que la peur des habitants de Goma doit être prise en compte par le gouvernement congolais.  "Ceci est inadmissible, le gouvernement doit prendre toutes ses responsabilités", ajoute Dieumerci Munguankokwa.

"La population de la ville de Goma et de ses environs vit la peur au ventre"

Les rebelles du M23 affrontent d’une part les milices d'autodéfense des Wazalendo sur cet axe de Kibumba, situé à près de 20 kilomètres de Goma, en territoire de Nyiragongo. D'autre part, ils tirent des obus sur les positions de l’armée congolaise, qui a d'ailleurs annoncé le décès d'un militaire du contingent kenyan de la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est, mardi (24.10).

Les écoles à nouveau fermées 

Ces nouveaux affrontements ont conduit à la suspension des activités scolaires dans le territoire de Rutshuru, où Félix Gakiza, président du syndicat des enseignants des écoles primaires, craint une nouvelle année blanche.

"L'année passée, nous n'avons pas connu d’activités scolaires. Cette année, nous avons essayé de reprendre conformément au calendrier scolaire, mais il y a toujours des affrontements qui ont poussé à la suspension des activités scolaires. A Kiwanja et Rutshuru-centre les activités évoluent, mais chaque fois que retentissent des coups de feu, nous suspendons les cours", conclut Félix Gakiza.

Vu d'ensemble du camp de Rusayo dans l'est avec une dizaine de tentes et d'hommes
Près de 200.000 personnes auraient fui leurs maisons dans l'est, selon la coordination humanitaire des Nations unies.Image : Alexis Huguet/AFP

Le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, n’a pas caché l’irritation du gouvernement congolais et a accusé la communauté internationale d’oublier le conflit en RDC.

"Le gouvernement de la République et le chef de l'Etat, n'ont cessé de demander à la communauté internationale d'agir avant qu'il ne soit trop tard. Mais j'ai comme l'impression que le trop tard sonne, et continue à sonner."

Les affrontements dans le groupement de Kibumba ont poussé le Programme alimentaire mondial à suspendre son action dans le territoire de Nyiragongo, malgré la situation humanitaire urgente dans les camps de déplacés.