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Soudan: des milliers d'enfants en danger de mort selon l'ONU

Wendy Bashi
19 septembre 2023

Alors que de violents combats ont éclaté entre l'armée et une milice tribale à Port-Soudan, les Nations unies précisent plus plus de 1.200 enfants sont morts de rougeole et de malnutrition.

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Réfugiés soudanais ayant fui le conflit à Suda (Photo d'illustration)
Selon l'ONU, des milliers d'enfants sont déjà morts, plusieurs milliers d'autres risquent de mourir (Photo d'illustration)Image : Marie-Helena Laurent/WFP/AP/picture alliance

Depuis le 15 avril, la guerre oppose l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah Al-Burhane, aux Forces de soutien rapide de Mohamed Hamdan Daglo. Une guerre qui a déjà fait de nombreux ravages surtout à Khartoum la capitale.

Les agences des Nations Unies précisent que les services de nutrition dans le pays sont aussi dévastés.

Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) indique qu'entre le 15 mai et le 14 septembre, plus de 1.200 enfants de moins de cinq ans sont morts de rougeole et de malnutrition dans neuf camps de réfugiés situés dans l'État du Nil Blanc.

"Plus de 50.000 enfants vulnérables âgés de moins de cinq ans nécessitent une assistance"( James Elder)

Ces enfants sont des réfugiés venus d'Éthiopie et du Soudan du Sud. De son côté, l'Unicef tire la sonnette d'alarme sur la nécessité d'agir car la situation risque de se dégrader encore plus.

"Nous sommes face à un pays où les services essentiels comme les soins médicaux, la nutrition, des soins de base dont les jeunes filles et garçons ont besoin sont sur le point de s'effondrer" précise James Elder, porte-parole de l'Unicef. 

Selon lui "cette situation met en danger la vie de milliers d'enfants soudanais. Plus de 50.000 enfants vulnérables âgés de moins de cinq ans nécessitent une assistance. Et bien sûr, les systèmes d'approvisionnement en eau ont été détruits et il y a un risque de choléra et de malaria."

Le sort des réfugiés inquiète

Dans les camps de réfugiés au Soudan, la situation reste préoccupante. Dans un communiqué conjoint, le HCR et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) soulignent que les établissements de santé sont au point de rupture, en raison du manque de personnel, de médicaments et d'équipements essentiels.

Cette situation selon l'OMS exacerbe les épidémies actuelles et provoque des décès.

"Le manque d'eau expose le camp à des risques et à des maladies. Le besoin d'eau pour effectuer les activités d'hygiène minimales au niveau personnel, au niveau des ménages, ne peut être ignoré. Si on veut réduire au minimum les risques sanitaires auxquels une communauté est confrontée, la première chose sur laquelle il faut se concentrer, c'est l'hygiène et l'hygiène personnelle" explique  Anas Abo Khalaf du  HCR.

Difficultés pour les agents humanitaires

James Elder, le porte-parole de l'Unicef qui était au Soudan il y a encore une semaine, décrit les difficiles conditions des agents humanitaires sur le terrain.

Il assure que : "Les services sociaux dans le pays sont sur le point de s'effondrer et nous essayons d'apporter notre soutien à toutes ces personnes qui sont en première ligne. J'ai rencontré des infirmières, des médecins, des agents sociaux qui n'ont pas été payés depuis des mois, mais ils continuent à faire leur travail tous les jours. Parce que comme me l'a rappelé un nutritionniste sur place, il s'agit d'enfants qui sont en pleine guerre et qui ont besoin de notre aide."

La ville de Port-Soudan qui abrite le seul aéroport encore opérationnel du pays et où l'ONU a établi son centre logistique, avait été jusque-là épargnée par les combats qui ont fait des milliers de morts et des millions de déplacés.