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ConflitsMoldavie

La Transnistrie fait de nouveau parler d'elle

29 février 2024

La Transnistrie demande des mesures de protection à la Russie. Moscou assure vouloir examiner le dossier de près faisant craindre une nouveau coup de force.

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Buste de Lénine devant la Maison des Soviets à Tiraspol
La Transnistrie, musée à ciel ouvert de l'époque soviétique. A Tiraspol, la capitale proclamée, un buste de Lénine, père de la révolution bolchéviue de 1917, est installé devant la mairie qui a conservé son nom d'origine : la Maison des Soviets. Image : Anton Polyakov/Getty Images

Dans leur déclaration faite mercredi (28.2.2024), les députés de Transnistrie parlent de "menaces sans précédent" venant de Moldavie - pays d'Europe centrale dont la Transnistrie s'est séparée en 1992. Depuis, le territoire russophone et pro-russe est sous forte influence de Moscou, tant militaire qu'économique - mais n'est reconnu par aucun Etat membre des Nations unies, même pas par la Russie. Pourtant, la diplomatie russe a vite fait savoir que "la protection des intérêts des habitants de Transnistrie" était l'une de ses priorités.

Évènements problématiques

Ils rappellent étrangement ceux de février 2022 lorsque, dans l'est de l'Ukraine, des séparatistes prorusses avaient appelé la Russie au secours... Peu de temps après, le président Vladimir Poutine s'était appuyé, entre autres, sur ce prétexte pour envahir le pays.

Le parallélisme des deux situations a vite fait réagir. Première concernée, la Moldavie parle de propagande et affirme qu'il n'y a aucun risque d'escalade. Voisine, l'Ukraine appelle, elle, à une résolution pacifique des questions économiques, sociales et humanitaires entre la Moldavie et la Transnistrie, "sans aucune ingérence extérieure destructrice".

De son côté, Washington a dit soutenir la souveraineté et l'intégrité de la Moldavie. Tandis que pour Paris, la Russie est "très vraisemblablement" derrière les "tentatives de déstabilisation" en Moldavie.

Enfin, du côté de l'Allemagne, on estime que l'objectif de Vladimir Poutine est clair : empêcher la Moldavie de se rapprocher de l'Union européenne. En décembre dernier, Bruxelles a décidé d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie.

Annexion possible ?

Il est trop tôt pour le dire ... le ministre séparatiste des Affaires étrangères, Vitali Ignatiev, a précisé que la demande des députés concernait pour le moment seulement un soutien diplomatique. Par ailleurs, ce n'est pas la première fois que la Transnistrie fait parler d'elle de la sorte.

Mais si Vladimir Poutine décidait de franchir le cap et d'annexer la Transnistrie, ce serait stratégiquement intéressant car cela lui permettrait d'ouvrir un nouveau front à partir de cette région en direction du grand port ukrainien d'Odessa, sur la mer Noire, tout en affaiblissant un peu plus la Moldavie dont le gouvernement actuel est résolument tourné vers l'Europe.

Malgré tout, l'éloignement entre la Transnistrie et la Russie, ainsi que le faible contingent militaire russe basé dans cette enclave, à peine 1.500 hommes, font que la situation est différente de celle de l'Ukraine.

Dans un contexte où la poursuite du soutien à l'effort de guerre ukrainien est en débat au sein de l'Union européenne et aux Etats-Unis, les derniers évènements en Transnistrie ont cependant de quoi inquiéter.