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SociétéTurquie

En Turquie, le désarroi des sinistrés, un an après le séisme

Carole Assignon
6 février 2024

Un an après le seisme qui a frappé le Sud-Est de la Turquie et le Nord de la Syrie, la reconstruction avance trop lentement pour les sinistrés, notamment à Hatay.

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Un homme et un enfant au milieu des ruines
Les sinistrés attendent toujours la concrétisation des promesses de reconstruction des autoritésImage : Ozge Elif Kizil/AA/picture alliance

Le 6 février 2023, le Sud-Est de la Turquie et le Nord de la Syrie ont été secoués par un fort tremblement de terre. Officiellement, plus de 50 000 personnes sont mortes et plus de 125 000 ont été blessées. La ville de Hatay, à la frontière avec la Syrie, a été la plus durement touchée. Des pans entiers de la ville ont été détruits.

Une ville fantôme

 Depuis le séisme, de nombreuses personnes ont émigré vers d'autres villes. Ceux qui sont restés vivent en grande partie dans des villages-conteneurs qui n'étaient en fait destinés qu'à servir d'installations temporaires. Il existe environ 200 logements de ce type, construits à la hâte après le tremblement de terre, rien que dans la grande région de Hatay. Environ 187 000 personnes y ont trouvé refuge, mais le mécontentement est grand. Les résidents se plaignent du manque de place dans les logements.

Des conteneurs transformés en logements pour les sinistrés
Des villages-conteneurs ont été installés pour abriter les sinistrés Image : Alican Uludag/DW

Dans les premiers jours qui ont suivi le tremblement de terre, selon les personnes touchées, il y avait encore des offres gratuites de nourriture et d'aide alimentaire. Mais l'aide a depuis été interrompus.

" Une année entière s'est écoulée et nous sommes toujours dans la rue. Nous n'avons rien. Rien ne se profile avec précision", se plaint Sevla Yavan, 27 ans, une survivante du tremblement de terre.

Dans les premiers jours qui ont suivi la catastrophe, les autorités ont été accusées de ne pas fournir l'aide assez rapidement, notamment à Hatay.

Un an après les problémes ce sont accumulés. Outre les pannes répétées d'électricité et d'eau, de nombreuses routes sont toujours impraticables. Certains sinistrés se plaignent également d'une augmentation de la criminalité, ceci alors que le processus de construction de logements à Hatay progresse très lentement.

Des promesses qui tardent à se concrétiser

Récemment le président Recep Tayyip Erdoğan a assisté à la cérémonie de remise des clés de certaines maisons post-séisme reconstruites à Hatay et fait des promesses.

"Si Dieu le veut, nous terminerons la livraison de 75 000 maisons dans les provinces touchées par le tremblement de terre d'ici deux mois" a-t-il assuré. Selon le chef de l'Etat l'objectif est de permettre à chacun d'avoir un logement et un lieu de travail le plus tôt possible.

Le président Recep Tayyip Erdoğan lors d'un discours
Le président Recep Tayyip Erdoğan a de nouveau rassuré les habitants des régions touchées par le séisme Image : DHA

 "Nos citoyens peuvent être rassurés et avoir confiance en nous et en leur État sur cette question.Personne ne verra ses droits violés et personne ne sera victime. Il n'y a aucun problème que nous ne puissions surmonter par la solidarité, l'effort, la persévérance et la compréhension mutuelle", a assuré Recep Tayyip Erdoğan.

Mais pour l'heure, c'est surtout l'impatience et le mécontentement qui dominent chez les sinistrés. À Hatay, 95 % de tous les bâtiments de la zone industrielle de la ville se sont effondrés. Conséquence : la question du chômage vient également s'ajouter à la liste déjà longue des problèmes des sinistrés du tremblement de terre.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique