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À Cotonou, Emmanuel Macron évoque l'ouverture politique

Etienne Gatanazi
27 juillet 2022

Les discussions entre les présidents Emmanuel Macron et Patrice Talon ont été axées sur la sécurité mais c’était aussi l'occasion de revenir sur la décrispation de la situation politique au Bénin.

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Quelque 75 députés français de gauche ont alerté le président Emmanuel Macron, actuellement en visite au Bénin, sur "les dérives autoritaires" du gouvernement de Cotonou.
Quelque 75 députés français de gauche ont alerté le président Emmanuel Macron, actuellement en visite au Bénin, sur "les dérives autoritaires" du gouvernement de Cotonou. Image : Gonzalo Fuentes/REUTERS

Les échanges entre les présidents Emmanuel Macron et Patrice Talon ont mis d’abord l’accent sur la sécurité. Le Bénin est en effet victime d’attaques djihadistes dans le nord du pays. 

Emmanuel Macron, tout en promettant une assistance militaire sous forme de livraison de matériels ou de formation apportée aux soldats béninois, a tenu à souligner le nouveau mode opératoire de la France dans les pays africains.

"Nous intervenons en soutien, à la demande précise des pays pour luttercontre le terrorisme, mais nous le faisons en n'oubliant jamais que la réponse sécuritaire doit s'accompagner d'une réponse politique et de développement, si nous voulons qu'elle soit pérenne". 

Talon intransigeant au sujet des prisonniers politiques

Le président béninois Patrice Talon, à gauche, et le président français Emmanuel Macron se serrent la main après une cérémonie de signature au palais de l'Elysée à Paris, mardi 9 novembre 2021. (AP Photo/Michel Euler)
Le président béninois Patrice Talon, à gauche, et le président français Emmanuel Macron se serrent la main après une cérémonie de signature au palais de l'Elysée à Paris, mardi 9 novembre 2021. (AP Photo/Michel Euler)Image : Michel Euler/AP Photo/picture alliance

Si la France opte pour une approche plus discrète mais aussi plus globale, elle adapte aussi la même stratégie sur le plan politique.

Emmanuel Macron est ainsi revenu sur l'ouverture politique au Bénin. Les journalistes présents ont alors demandé au président béninois, Patrice Talon, de s’exprimer sur la libération des prisonniers politiques.

Mais celui-ci n’a montré aucune inflexion dans son discours : "Les actes qui ont accompagné leurs revendications, si ce sont des actes délictueux, criminels, ces actes doivent être punis. C'est ce qui s'est passé. Libérer les gens qui ont commis des crimes ne relève pas pour moi de l'ouverture. Cela, je peux vous le dire".   

L'ingérence ou la non ingérence de la France?

La France se positionne donc sur une voie étroite, entre le souci de ne pas être accusé d’ingérence et celui de se voir reprocher d’ignorer les entraves aux droits humains. Mais, pour Kodjo Asante, expert en matière de démocratie, l'intervention de la France ou d'autres puissances ne devrait pas être vue comme de l'ingérence  

Au Bénin, Emmanuel Macron a aussi accusé la Russie d'être "l'une des dernières puissances impériales coloniales".
Au Bénin, Emmanuel Macron a aussi accusé la Russie d'être "l'une des dernières puissances impériales coloniales".Image : Sarah Meyssonnier/REUTERS

"Cela veut dire tout simplement que si la France veut faire un quelconque engagement, cela doit se faire différemment de ce qu'elle faisait dans le passé. Cela ne signifie pas qu'elle ne peut pas parler des violations des droits humains, la répression des médias, la répression contre les politiciens. Elle doit faire cela en s'assurant qu'il ne s'agira pas de quelque chose qui peut déstabiliser les pays"  

La rencontre entre Patrice Talon et Emmanuel Macron a aussi abordé la poursuite de la restitution d'œuvres d'art qui restent dans les musées français. 

Le chef de l'Etat français a répondu à cette question en affirmant qu'une équipe au sein du ministère français de la Culture a été mise en place pour étudier une restitution progressive de ces œuvres d'art au Bénin.