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L'Onu au secours de l'Ethiopie

Delali Sakpa | Avec agences
16 novembre 2021

L’Onu vient d’allouer 25 millions de dollars au Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) pour soutenir l'aide humanitaire et la protection des civils.

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L'ONU en Éthiopie
L'ONU en ÉthiopieImage : Ashraf Shazly/AFP

Cette somme s’ajoute à une allocation supplémentaire de 15 millions de dollars au Fonds humanitaire pour l'Éthiopie (EHF) déjà annoncée.
Selon Farhan Haq, porte-parole du secrétaire général de l’Onu, cette aide vient en réponse à une urgence  humanitaire. 
"Ces fonds permettront d'intensifier les opérations d'urgence dans les régions du nord de l'Éthiopie touchées par le conflit et de soutenir une réponse rapide à la sécheresse dans le sud du pays. Dans les régions du Tigré, de l'Amhara et de l'Afar, les fonds aideront les organismes d'aide à fournir une protection et d'autres formes d'assistance aux personnes touchées par le conflit." précise-t-il. 

Lire aussi : Quelles sont les chances d'un retour à la paix en Ethiopie ?

Aide insuffisante 

En tout, le CERF se voit allouer cette année 65 millions de dollars rien que pour l'Ethiopie, qui devient ainsi "le deuxième plus grand bénéficiaire des fonds du CERF en 2021." Le soutien du Fonds humanitaire pour l'Éthiopie cette année s'élève désormais à 80 millions USD.
Une aide financière considérable, mais les Nations Unies signalent tout de même un déficit de financement des opérations humanitaires d'environ 1,3 milliards de dollars pour toute l'Éthiopie, dont l'aide au Tigré. 

Éthiopie | Déplacement de matériel de secours
Éthiopie | Déplacement de matériel de secoursImage : Mulugeta Ayene/AP/picture alliance

Pendant ce temps, la situation sur le terrain reste précaire. Plusieurs Tigréens cachent leur identité par peur de représailles. C’est le cas de ce résident d’Addis-Abeba. "Tous les Tigréens sont considérés comme des partisans ou des espions du TPLF. Toute personne ordinaire, comme les ouvriers du bâtiment ou même les femmes qui font du café, est considérée comme suspecte. Il est devenu si difficile pour nous de parler notre propre langue. Nous ne pouvons pas sortir. Nous restons à la maison. Et maintenant, au nom de l'état d'urgence, ils arrêtent tout le monde sans aucune raison. Vous ne savez même pas où ils vous emmènent"; confie-t-il. 

Risque d'escalade

Des milliers de Tigréens ont déjà été arrêtés dans la capitale éthiopienne. La crainte de nouvelles détentions s'est accrue lorsque les autorités ont ordonné aux propriétaires d’immeubles d'enregistrer l'identité de leurs locataires auprès de la police. 
Selon Will Davison, chercheur sur l’Ethiopie à International Crisis Group, la situation des Tigréens vivant à Addis Abeba pourrait encore empirer. "Il s'agit d'une situation incroyablement préoccupante surtout depuis que les forces du Tigré ont pris les villes d'Amahara, Dessie et Kombolcha. Il y a donc des raisons de penser que si elles poursuivent leurs avancées et leurs gains militaires, nous allons assister à une répression accrue et à des violences collectives contre les civils tigréens, potentiellement dans tout le pays", craint le chercheur. 

Éthiopie | Scène de rue à Addis Abeba
Éthiopie | Scène de rue à Addis AbebaImage : Eduardo Soteras/AFP/Getty Images

Lire aussi : Éthiopie : l’avancée du TPLF inquiète 

Le gouvernement fédéral dit quant à lui se défendre. Il affirme détenir des personnes soupçonnées de soutenir les forces de la région du Tigré qui approchent d'Addis-Abeba. 

Washington alerte ses ressortissants

A noter par ailleurs que le département d’Etat américain a appelé ses ressortissants à quitter en urgence l’Ethiopie. En revanche, "il n’y a aucun plan pour déployer l’armée américaine en Ethiopie pour faciliter les évacuations ou pour répéter l’effort imprévu récemment déployé en Afghanistan, qui était une situation unique pour de nombreuses raisons", a expliqué un représentant du département d’Etat. Washington avait déjà, un peu plus tôt ce mois, recommandé aux Américains de quitter le pays le plus tôt possible.