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Abiy Ahmed est de retour à Addis

Etienne Gatanazi
8 décembre 2021

Pendant plusieurs jours, les médias d'Etat ont diffusé des images du Premier ministre aux côtés des militaires, sur le terrain. Une communication qui semble avoir fait son effet.

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Un portrait géant du Premier ministre sur un immeuble du square Meskel à Addis Abeba
Un portrait géant du Premier ministre sur un immeuble du square Meskel à Addis AbebaImage : Tiksa Negeri/REUTERS

Elles ont fait le tour de la toile : les images montrant le premier ministre éthiopien,Abiy Ahmed en uniforme militaire des forces gouvernementales, faisant des déclarations sur la situation de guerre.

Actuellement, selon certaines sources, les TPLF seraient en repli dans la région tigréenne. Le cours de la guerre aurait changé disent même certains analystes. Et cela serait en partie lié à la présence du Premier ministre auprès des soldats pour Will Davison de International Crisis Group : 

"La présence du premier ministre sur le front est venue masquer l'impression que les Tigréens étaient aux portes d'Addis Abeba. Cette présence a plutôt créé l'impression d'un TPLF qui était au bord de la défaite, ou même complètement battu."

Appui militaire étranger 

Un coup de communication réussi

La force tigréenne pointe du doigt certains pays notamment la Turquie, l'Iran ou les Emirats Arabes Unis qui, selon elle, fourniraient des armes et des drones au gouvernement d'Abiy Ahmed. Les Tigréens auraient, eux, perdu des soutiens ce qui les rendraient plus vulnérables selon Gérard Prunier, spécialiste de la Corne de l'Afrique : 

"Je dirais que la seule chose qui compte vraiment, c'est de l'approvisionnement qui n'arrive plus d'Egypte, parce que la route est coupée. Pourquoi est-ce que les Soudanais qui ont fait le coup d'état le 25 Octobre ont coupé les approvisionnements ? Je ne sais pas."

Abandon de la communauté internationale

A l'annonce d'une menace imminente sur la capitale, Addis Abeba, plusieurs pays notamment la France ou les Etats-Unis, avaient demandé à leurs ressortissants de quitter au plus vite le pays. Une démarche qui a été vue par le pouvoir d'Abiy Ahmed comme un abandon de la communauté internationale, selon Gérard Prunier : 

"Le seul problème qu'il y a à Addis c'est que les prix sont devenus épouvantables et qu'il y a beaucoup de choses qui n'existent plus. Les boutiques ferment parce qu'il n'y a plus rien, parce que le trafic routier ne permet plus d'importer ce qu'on veut. C'est plutôt une vie difficile, mais ce n'est pas une menace sur la vie. "

Les TPLF ont récemment annoncé être en "repli territorial" vers la région tigréenne.