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La lutte contre le paludisme en manque de moyens financiers

Elisabeth Asen
6 mars 2024

Les chiffres du paludisme ne reculent pas alors que les moyens pour lutter contre la maladie restent insuffisants depuis la pandémie de Covid-19.

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Des moustiques sont analysés dans un laboratoire
Transmis à l'être humain par les piqûres de certains types de moustiques, le paludisme, également appelé malaria, tue plus de 600.000 personnes par an, dont 95% en Afrique, selon l'OMSImage : World Mosquito Program

L’Organisation mondiale de la santé et ses partenaires, les ministres de la Santé des douze pays les plus durement touchés par le paludisme, étaient réunis ce mercredi (06.03) à Yaoundé au Cameroun pour évaluer les progrès accomplis en matière de réduction de la charge mondiale du paludisme.

Cette réunion intervient dans un contexte préoccupant où le nombre de malades du paludisme ne recule pas. En 2022, le paludisme touchait 249 millions de personnes et 608.000 en sont mortes. Parmi elles : 80% d’enfants. 

Le continent africain représente la quasi-totalité des cas de paludisme dans le monde. Or, les moyens financiers manquent pour lutter contre cette maladie. Un sous-financement amorcé avec la pandémie de Covid-19 et qui persiste aujourd’hui.

Ecoutez le reportage à Yaoundé...

Matshidiso Moeti, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique, rappelle que la lutte contre le paludisme est compromise par l’insuffisance de moyens et la faiblesse des systèmes de santé. 

Pour lui, il s’agit "d’impliquer les communautés, la société civile, les travailleurs de la santé et toutes les parties prenantes, agir de toute urgence pour accélérer le déploiement révolutionnaire de vaccins contre le paludisme dans les pays éligibles, également encourager d’autres outils et stratégies innovants."

La quasi-totalité des cas en Afrique 

Matshidiso Moeti ajoute qu’il faut "un leadership régional et national de haut niveau pour renforcer les systèmes de santé. Il garantira la prestation efficace des interventions nécessaires à tous les niveaux, des soins de santé primaires aux établissements tertiaires."

Paludisme, la lutte continue !

Sur les douze pays les plus touchés par la maladie, qui sont représentés à cette conférence de Yaoundé, onze sont en Afrique. Comme par exemple le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, le Niger et la République démocratique du Congo. Le seul pays non africain est l’Inde.

Ces douze pays sont collectivement responsables de plus de 70 % de l’incidence mondiale du paludisme et de 73 % des décès. 

Des jumelles angolaises réalisent un test pour le paludisme

Des chiffres en stagnation 

Assia Badiallo Touré, ministre malien de la Santé et du Développement social, estime que "le paludisme est un problème de santé publique au Mali. On est venu pour échanger les expériences pour qu'ensemble, avec les autres ministres, on fasse des choix, qu'on prenne des décisions pour trouver ce qu'il y a de meilleur pour la prise en charge et surtout l'élimination de cette maladie grave. On compte sur l’Etat, les partenaires techniques, la communauté et les mutuelles de santé." 

A l’issue de cette conférence, les participants se sont engagés à traduire l’engagement politique en actions et en ressources financières. Mais en attendant, les malades du paludisme se comptent en centaines de millions et la seule bonne nouvelle, dont il faut se contenter, est que leur nombre n’augmente pas.