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PolitiqueMadagascar

Une élection présidentielle à haut risque à Madagascar

9 novembre 2023

Le 16 novembre prochain, près de 12 millions de Malgaches sont appelés à élire leur président mais l'opposition exige le report du scrutin en raison d'irrégularités.

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 Andry Rajoelina
Président très controversé de 2019 à 2023, Andry Rajoelina se présente pour un second mandat Image : picture-alliance/AP/K. Dhanji

Le scrutin présidentiel de 2023, qui devait initialement avoir lieu ce jeudi, a été reporté par la Haute cour constitutionnelle de Madagascar, le 12 octobre dernier, à la suite de la requête d'un des candidats. En effet, celui-ci avait été blessé lors d'une manifestation dispersée par les forces de l'ordre.

La campagne électorale en vue de cette présidentielle du 16 novembre est lémaillée de violences. 

Samedi dernier, les forces de l'ordre ont de nouveau dispersé une manifestation de l'opposition à coups de gaz lacrymogènes dans la capitale Antananarivo.

L'opposition réclame un nouveau report

Onze des douze candidats qui affrontent dans les urnes le président sortant, Andry Rajoelina, dénoncent ce qu’ils appellent les "machinations"  de la Commission électorale nationale indépendante, visant à favoriser, selon eux, le président sortant. 

C'est pourquoi ils demandent un nouveau report de cette présidentielle, après celui du 12 octobre. 

"Le Collectif des 11" demande aussi à la Haute cour constitutionnelle d'invalider la candidature du président sortant accusé de détenir, alors que la loi le proscrit, la double-nationalité malgache et française. 

Un débat clos par la Haute cour constitutionnelle qui a récemment déclaré éligible Andry Rajoelina. 

Un bureau de vote en 2018
A Madagascar, le président est élu à majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour. À défaut, les deux candidats arrivés en tête s'affrontent lors d'un second tour. Image : picture-alliance/AP/K. Dhanji

Afin de garantir la régularité du vote, les autres prétendants à la magistrature suprême exigent une nouvelle composition de la Commission électorale nationale indépendante, une cour spéciale qui devra examiner les résultats des élections et un gouvernement de transition.  

Des exigences qui n'ont pas été prises en compte. Conséquence : les manifestations se poursuivent et le président sortant Andry Rajoelina est quasiment le seul à faire campagne. 

Un climat de violences qui inquiète à l'étranger

Ce climat délétère inquiète plusieurs chancelleries occidentales. 

Mi-octobre, la présidente de l’Assemblée nationale, issue du parti présidentiel, en ouvrant la seconde session ordinaire de l’année, avait elle-même pointé du doigt la situation tendue dans laquelle vit le pays. 

Elle a appelé les 13 candidats à un sursaut patriotique pour éviter que la Grande île ne sombre dans la violence politique. 

La police malgache fait face à des manifestants
Paraina Auguste, opposant au régime, avait déclaré en octobre dernier que "l'état de droit" n'existait plus à Madagascar.Image : Rijasolo/AFP

À une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, une nouvelle enquête de Transparency International Initiative Madagascar, publiée il y a quelques jours, dénonce un système de corruption électorale mis en place pendant la campagne électorale par le président sortant Andry Rajoelina.

L'ONG a également dénoncé l'utilisation de sommes importantes d'argent par les candidats Andry Rajoelina et Siteny Randrianasoloniaiko alors que la majorité du pays vit encore dans une grande pauvreté