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RDC : l'EAC n'a pas acté le retrait de la force régionale

Saleh Mwanamilongo
25 novembre 2023

Le sommet d'Arusha recommande plus de consultations entre les chefs des armées de l'EAC et de la Communauté de l'Afrique Australe.

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Des dirigeants des pays de la Communauté est-africaine à Arusha
Les présidents congolais et rwandais absents du sommet de la Communauté est-africaine à ArushaImage : Philbert Rweyemamu/EAC

Le président congolais et son homologue rwandais n'ont pas fait le déplacement d'Arusha, en Tanzanie, pour ce 23e sommet de l'EAC. Félix Tshisekedi s'est fait représenter par son vice-Premier ministre chargé de la Défense, Jean-Pierre Bemba.

Visiblement, la RDC n'a pas obtenu ce qu'elle voulait : acter le retrait de la force régionale de l'EAC, dont le mandat expire le 8 décembre prochain, car le sommet prend note du refus de la RDC de renouveler le mandat de la force, mais recommande plus de consultations entre les chefs des armées de pays membres de l'EAC avec leurs homologues des pays de l'Afrique australe, la SADC.

Douche froide pour la RDC ?

Devant les chefs d'Etats réunis à Arusha , Jean-Pierre Bemba, représentant de la RDC, est tout de même resté confiant.

‘'Nous croyons à la  communauté d'Afrique de l'Est parce que cette communauté peut contribuer au développement de cette région" assure-t-il avant de poursuivre en précisant que "la RDC fait face à une guerre et notre présence ici, c'est de chercher comment mettre fin à cette guerre. Nous espérons que les pays membres de l'EAC ont compris que nous avons besoin de paix, les Congolais veulent la paix pour aller aux élections.''

Le président Félix Tshisekedi et son gouvernement ont formellement demandé le départ de la force régionale de l'EAC qu'ils jugent inefficace. Et depuis, Kinshasa sollicite son remplacement par une autre force, celle de la SADC.

''L'EAC ne peut pas laisser le terrain vide''

Des soldats de l'EAC-RF (East African Community-Regional Force)
Les troupes de l'EAC-RF (East African Community-Regional Force) sont déployées au nord de la ville de Goma, dans les zones contrôlées par les rebellesImage : Alexis Huguet/AFP

Selon Mali Ali, analyste politique et expert de la région des Grands Lacs, la décision des chefs d'Etats de l'EAC éviterait le vide sécuritaire au Nord-Kivu.

Il explique à la DW que‘'la décision des chefs d'Etat de ne pas céder au chantage de Tshisekedi du retrait immédiat de la force de l'EAC est aussi une décision sage". Pour l'expert peut-être que le président congolais "joue la montre, vu la situation dans son pays, mais d'une façon responsable, l'EAC ne peut pas laisser le terrain vide sans la présence d'une autre force.''

La force régionale de l'EAC est déployée dans l'est de la RDC, dans la province du Nord-Kivu, où les rebelles du M23 sont présents et ont gagné du terrain ces dernières semaines.

Les affrontements se déroulent dans des zones où plusieurs milliers de soldats de l'EAC, déployés en début d'année, sont censés assurer une zone tampon entre les belligérants.

La Somalie rejoint l'EAC

Outre la situation en RDC, durant cette rencontre, la Somalie a par ailleurs officiellement rejoint, ce vendredi, la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est. L'EAC, dont le siège se trouve à Arusha, en Tanzanie, compte désormais huit pays, avec le Burundi, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie, le Soudan du Sud, l'Ouganda et la République démocratique du Congo. La RDC était le dernier membre à avoir rejoint l'organisation régionale, en 2022.